Olivier Costa de Beauregard
(1911-2007)

Un physicien hors-normes


Costa de Beauregard par Louis Monnier
Si Bourron-Marlotte a hébergé un nombre incalculable d'artistes, peintres, écrivains ou poètes, les hommes de science y ont été semble-t-il plus rares.

Pourtant notre village compta parmi ses habitants l'un des plus grands physiciens du XXe siècle en la personne d'Olivier Costa de Beauregard qui accueillit avec son épouse, durant des lustres dans leur maison, de grands savants venus du monde entier pour échanger leurs idées, confronter leurs opinions, tout en faisant le point sur leurs connaissances.

Diplôme en poche, Olivier Costa de Beauregard était entré dans la vie active comme Ingénieur de recherche à la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE), société née en 1937.

À sa démobilisation, en 1940, il rejoint la section de physique théorique au CNRS (qui venait d'être fondé en octobre 1939).

Élève et collaborateur de Louis de Broglie, directeur de recherches au CNRS, il va faire partie de son équipe dont les investigations s'intéressent à la relativité et à la mécanique quantique.

La thèse de doctorat d'Olivier Costa de Beauregard, soutenue en 1943, porte sur la théorie de l'électron de Dirac.

Dès 1947, reconnu comme un éminent spécialiste du Temps en physique et de la théorie de l'information-néguentropie, il proposa son interprétation du paradoxe EPR (Einstein, Podolsky et Rosen) qui remet en question la notion de Temps.


Einstein

Il a très tôt l'intime conviction que la théorie fondamentale de la physique classique pêche par son principe de causalité unilatérale et il osa révéler en privé les implications parapsychologiques de la causalité rétrograde en physique quantique dès 1951.

Il aura l'occasion d'en parler avec Karl Popper qui lui rendra visite à Marlotte dans les années 70.

En 1971, il est nommé directeur de recherche au CNRS, appartenant toujours à l'équipe de Louis de Broglie. Il étudie les aspects paradoxaux de la relativité et de la mécanique quantique dont il s'efforce d'élucider les apparentes incohérences.

Dès 1979, il s'intéresse à l'expérience d'Alain Aspect, qu'il explique par la théorie de la rétro-causalité ou CPT-invariance, à l'œuvre aujourd'hui dans les expériences de téléportation.

Il pense que les phénomènes parapsychologiques tels que la psychokinèse, la télépathie et la précognition pourraient trouver leur explication dans son « principe de la causalité rétrograde », le seul permettant de comprendre le paradoxe EPR et de rendre compte, selon lui, des diverses variantes de l'expérience d'Aspect.

Costa de Beauregard resta très prudent dans la divulgation de ses hypothèses, jusqu'au Colloque de Cordoue (1979) auquel il participa avec David Bohm, Fritjof Capra et Brian Josephson, aux côtés d'autres physiciens qui estimaient que la parapsychologie ne contredisait pas la physique.


76, rue Murger
76, rue Murger Marlotte

Élevé dans la religion catholique, Costa de Beauregard n'a jamais caché sa foi profonde ; tout au long de sa carrière scientifique il s'est intéressé à la relation entre la science et la théologie.

Ses publications portent sur la Théorie de la relativité, la Mécanique quantique, la notion de Temps, l'Entropie, Le Corps subtil, Les Pouvoirs de l'Esprit.

Il affirme : « La physique se trouve aujourd'hui dans une situation de crise comparable à celles de l'héliocentrisme de Copernic, ou de la relativité d'Einstein en 1905. »

Lire :
O. Costa de Beauregard : Le Second Principe de la Science du Temps, entropie, information, irréversibilité, Paris, Editions du Seuil, 1963
 
Georges Lochak : Souvenirs

Solange Collery : Interview de Costa de Beauregard

Internet :

Annales de la Fondation Louis de Broglie Hervé Barreau :
La flèche du temps, la cosmologie et la finalité.


Costa de Beauregard
Olivier Costa de Beauregard au pupitre

SOURCES

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