PAUL FORT
(1872-1960)

Paul Fort
Né à Reims où son père était agent d'assurances, Paul Fort donna ses premiers poèmes au Mercure de France, en 1896.

Ils inaugurent le grandiose cycle des Ballades françaises (17 volumes écrits entre 1922 et 1958) formant une suite continue jusqu'à la mort du poète.

Passionné de théâtre, Paul Fort, désolé que toute œuvre intelligente et un peu forte soit délaissée au profit de pièces souvent insignifiantes et vulgaires, fonda en 1887, avec l'acteur Lugné-Poe le Théâtre d'Art, pour offrir une scène à Maurice Maeterlinck, qu'il admirait.

Ce théâtre qui deviendra plus tard le Théâtre de l'Œuvre, révéla les dramaturges nordiques Strinberg et Ibsen.

En 1905, le poète fut le fondateur, de la revue Vers et prose qui contribua à donner au quartier du Montparnasse, sa renommée artistique.

Paul Fort fréquenta quelques-uns des écrivains et poètes les plus connus de son temps : Verlaine, Mallarmé Louÿs, Gide, Moréas.

Son œuvre poétique abondante, lyrique et limpide, bien qu'issue du symbolisme qu'il admire chez ses amis, n'est jamais absconse.

Pétries de gentillesse, de simplicité et de beauté, ses Ballades françaises sont aimées de tous, petits et grands, et sont devenues populaires, dans le sens noble du terme.

Mis en musique et chantés par Georges Brassens, ses poèmes Le Petit cheval, La Marine, Comme hier, Si le bon Dieu l'avait voulu ont traversé le siècle sans prendre une ride.

Paul Fort
Paul Fort (1928)
Élu Prince des Poètes en 1912, succédant à Verlaine, Stéphane Mallarmé et Léon Dierx, il le restera durant un demi siècle, avant que Supervielle et Cocteau ne lui succèdent.

La ronde autour du Monde, Le Bonheur est dans le pré, Le petit Cheval Blanc ont été chantées dans le monde entier.

Mais le plus noble et le plus simple des poètes ne peut plaire à tout le monde. Le délicieux Paul fort fut présent sur la liste des auteurs frappés d'une interdiction de publier par le CNE à la fin de la guerre de 40-45. Ce que personnellement je considère comme un de ses plus beaux titres de noblesse !

Voici comment selon Ambroise Vollard, notre poète connut Armand Point, Marlotte et le cénacle de Haute-Claire.

« Un jour Paul Fort rendit visite à Alfred Jarry dans son cabanon du bord de Seine, à Corbeil. Le lendemain, Jarry l'emmena à Valvins voir Mallarmé.

Comme ils n'avaient pas de quoi se payer le train ou la navette fluviale, - et ne disposaient que d'un vélo pour deux (celui dont Jarry ne se séparait jamais), - ils roulèrent cahin-caha, marchant le plus souvent à pied, empruntant jusqu'à Melun et au-delà, le chemin de halage plein de fondrières.

Arrivés à Valvins, on leur dit que Mallarmé était parti pour Marlotte, à pied, par la forêt.

Nos deux poètes suivirent la même route, le ventre creux, sans s'attarder devant le château où de vulgaires touristes béaient d'admiration.

Ils croisèrent quelques biches et quelques sangliers sur leur sentier, avant de parvenir au Logis de Haute-Claire où Armand Point et ses amis les accueillirent à bras et table ouverts.

Quant à Mallarmé, il s'était assoupi dans un fauteuil et ne se réveilla qu'à la nuit tombée, après une longue sieste. »

Source : Pierre Genève :
Si Marlotte m'était contée


 

Georges Brassens chante Le Petit Cheval (texte de Paul Fort)

Le Petit Cheval

Paul Fort
Georges Brassens et Paul Fort

Paul Fort à Recloses (Mémoires-extrait)


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