9, rue Hoche
Honoré Daumier (1808-1879) - peintre de mœurs, lithographe, caricaturiste et sculpteur, né à Marseille en 1808 d'un père vitrier et poète ! mort à Valmondois en 1879. Sa carrière de dessinateur débuta dès l'âge de 22 ans, après une tentative avortée d'apprentissage chez un huissier !
Quelques scènes pittoresques vécues dans cette officine lui resteront en mémoire. Si Daumier dessinait et peignait avec la virtuosité et le génie d'un grand maître, ce fut grâce à ses caricatures politiques souvent féroces qu'il fut reçu dans les revues satiriques et les journaux de l'époque: La Silhouette, la Caricature, La Chronique de Paris, l'Illustration, le Boulevard, Le Musée pour Rire et Charivari.
Reconnu par la plupart des grands artistes de son siècle, comme «un philosophe du dessin», il fut admiré par Balzac, Michelet, Théodore de Banville, Baudelaire, des peintres comme Delacroix, Millet, Corot dont il fut l'ami et grâce auquel il connut notre village. La bourgeoisie et les grands de ce monde dont il se moquait avec une joyeuse férocité le haïssaient et applaudirent lorsqu'il fut condamné à six mois de prison pour son portrait charge de Louis-Philippe représenté en Gargantua.
Il poursuit son activité de caricaturiste politique jusqu'en 1835 date de la promulgation de la loi sur la censure de la presse qui empêcha désormais la parution de la plupart des revues satiriques, notamment son journal préféré, La Caricature, qui devra mettre la clef sous la porte. Il se consacre dès lors à la satire des mœurs bourgeoises qu'il poursuivra avec succès jusqu'à la révolution 1848. L'avènement du Second Empire occasionnera une rupture et tournera une page de sa carrière.
Vers la fin de sa vie, Honoré Daumier devenu aveugle, tomba dans la misère. Apprenant qu'il était expulsé par son propriétaire, son ami Corot lui écrivit : «mon cher vieux camarade, j'ai à Valmondois, près de l'Isle Adam, une maisonnette dont je ne sais que faire. Il m'est venu l'idée de te l'offrir et, comme j'ai trouvé l'idée bonne, je suis allé la faire enregistrer chez le notaire. Ce n'est pas pour toi que je fais ça, c'est pour embêter ton propriétaire... A toi». Corot. C'est dans cette maison de Valmondois que Daumier mourut en 1879.
Apprécié de son vivant comme un excellent illustrateur et un caricaturiste de grande classe, sa peinture pourtant remarquable, proche du style réaliste de Gustave Courbet, ne le sera qu'après sa mort. Il nous laisse une œuvre considérable comportant plus de quatre mille lithos, des centaines de dessins et deux cents peintures à l'huile + Ratapoil, une sculpture en terre crue personnifiant le fossoyeur de la République, dont des copies en bronze firent le tour du monde.
