GILLES BONAFI


KRACH : LE PIRE EST DEVANT NOUS !


Nouriel Roubini, un des rares économistes avec Paul Jorion à avoir prédit le krach économique d'aujourd'hui, annonce que le pire est devant nous ! Nous assistons en ce moment à un débat pitoyable pour savoir si nous sommes oui ou non en récession. En fait il ne s'agit ni d'une récession, ni d'un krach, mais d'une crise systémique. De quel système s'agit-il ?

Le fonctionnement de notre économie possède en effet deux tares majeures : la croissance perpétuelle et la création de la monnaie à partir de dettes.

I) La croissance perpétuelle

Kenneth Boulding, économiste affirme :

«Toute personne croyant qu'une croissance exponentielle peut continuer à l'infini dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste.»

Il est en effet impossible de continuer à produire des biens de façon croissante sans détruire la planète. Ainsi, certains écologistes devraient méditer sur le fait que c'est la façon dont fonctionne ce système économique qui est responsable de la destruction de notre environnement.

D'ailleurs Albert A. Bartlett, physicien en conclut :

«La plus grande déficience de la race humaine est notre incapacité à comprendre la fonction exponentielle.»

II) La création de la monnaie à partir de dettes

Les habitants de la planète sont persuadés que l'on crée de la monnaie à partir des dépôts et des placements. C'est faux ! Il existe une vérité qui doit être révélée : l'argent est créé à partir de la dette.

Graham F. Towers, gouverneur de la Banque du Canada de 1934 à 1954 a dit :

«Chaque fois qu'une banque fait un prêt, un nouveau crédit bancaire est créé. De l'argent tout neuf.»

Maurice Allais, Prix Nobel de Sciences Économiques (1988) affirme :

«Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n'hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents.

John Kenneth Galbraith, économiste :

Le procédé par lequel les banques créent de l'argent est tellement simple que l'esprit en est dégoûté.

Donc, sans dette, pas d'argent, et sans argent, pas de dette. La crise des subprimes a d'ailleurs posé un problème fondamental puisque les crédits n'étaient pas honorés.

Lorsque l'on analyse le krach actuel sous cet angle, tout s'éclaire. Une économie fonctionnant sur la dette est contraire à l'évolution de l'espèce humaine car elle génère non seulement du malheur, mais, de plus, elle détruit la planète en l'obligeant à créer de la croissance.

Ainsi donc, tout est lié, et nous assistons aujourd'hui à la fin d'un système, avec en point d'orgue, la cessation de paiement (hyperinflation) des USA au deuxième trimestre 2009. La destruction du dollar est en cours et l'on devra remplacer cette monnaie par une autre (peut être l'Améro !

Cette crise systémique va générer de grands drames (chômage, fonds de pensions détruits, guerres, etc).

Nous sommes à la croisée des chemins et il n'existe malheureusement que 2 solutions.

Je reprends ainsi l'analyse d'Immanuel Wallerstein chercheur au département de sociologie de l'université de Yale, ex-président de l'Association internationale de sociologie :

Nous sommes dans une période, assez rare, où la crise et l'impuissance des puissants laissent une place au libre arbitre de chacun : il existe aujourd'hui un laps de temps pendant lequel nous avons chacun la possibilité d'influencer l'avenir par notre action individuelle. Mais comme cet avenir sera la somme du nombre incalculable de ces actions, il est absolument impossible de prévoir quel modèle s'imposera finalement. Dans dix ans, on y verra peut-être plus clair ; dans trente ou quarante ans, un nouveau système aura émergé.

Je crois qu'il est tout aussi possible de voir s'installer un système d'exploitation hélas encore plus violent que le capitalisme, que de voir au contraire se mettre en place un modèle plus égalitaire et redistributif.

Ce qui est en cause ici, pour reprendre l'expression de Paul Jorion, c'est la survie de l'espèce. Nous avons l'opportunité historique de changer les choses et faire en sorte que cette forme d'esclavagisme cesse. Les élites par cupidité et faiblesse nous ont abandonnés, mais je sais qu'une grande partie d'entre elles ne veulent plus de ce fonctionnement stupide. Il faut donc que chaque citoyen et surtout ceux qui ont du pouvoir (Francs maçons, militaires, journalistes, religieux, etc) se lèvent et construisent un monde nouveau dans lequel l'homme, et non l'argent, retrouvera sa place.

Mahatma Gandhi nous a prévenus :

«Vous participez à un système machiavélique de manière plus efficace en obéissant à ses ordres et décrets. Un tel système ne mérite pas l'allégeance. L'obéissance à ce système équivaut à s'associer à l'enfer. Une personne intelligente résistera de toute son âme à ce système diabolique.»

Gilles Bonafi (mars 2008)

A lire absolument :

Blog de Gilles Bonafi

Maurice Allais : La Crise mondiale d'aujourd'hui



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