Philocrite
LE JOYEUX AVENIR QUI NOUS ATTEND
Progrès + Mondialisation = Esclavage + Guerre

jungle-de-calais

Chaque fois qu'apparaît aux Nouvelles de la téloche une image, un commentaire, un reportage sur les immigrants clandestins, les sans-papiers, un affreux malaise me torture les boyaux, une sourde mais forte colère m'envahit, je me sens au bord du vomissement.

Comment au XXIe siècle, dans l'un des pays les plus riches du monde, dans notre Europe de gavés, de traders, de gros tas obèses (dont je fais partie) et de grosses mémères obscènes, peut-on se détourner de ces milliers de jeunes émigrants fuyant la guerre, la famine, venant chercher fortune dans nos contrées privilégiées attirés chez nous par des margoulins vénaux, des trafiquants de chair humaine ? Comment pouvons nous parquer cette jeunesse saine dans des camps de concentration comme nous le faisons déjà pour nos animaux domestiques ?

Je sais, nous avons nos propres pauvres, nos clochards, nos chômeurs, et notre belle France ne peut pas s'occuper de toute la misère du monde sans abandonner à leur sort ses propres miséreux.

Je sais, je sais, il faudrait couper les couilles, stériliser et faire avorter tous ces fabricants de bébés, car nous sommes trop nombreux sur terre, les richesses sont mal réparties, et il n'y aura bientôt pas assez d'eau, de nourriture, pour tout le monde !

Je sais tout cela, mais au risque de paraître naïf, d'être trompé par les apparences, je me souviens d'être arrivé en France, en immigrant sans papiers en règle, d'avoir pu y travailler librement (ce qu'aujourd'hui on appelle au noir). Certes, ce fut en d'autres temps, où l'accueil de la France et des Français au voyageur sans bagages était merveilleux. Chambre de bonne gratuite, restaurants U ouverts à tous, restaurant pour artistes et intellectuels où l'on payait ce que l'on voulait, bibliothèques et musées accessibles même aux clochards - Nationale et Louvre compris !

Une autre époque ? Une autre ère ? Nenni ! Mais d'autres gens, des Français simples, généreux, travailleurs, artisans, entrepreneurs heureux de vivre sans téloche abrutissante, sans médias mensongers, sans politiciens bling-bling corrompus en connivence avec des lobbies mafieux, où l'eau des lacs et des rivières était pure, où la terre pas encore polluée par les phosphates, les insecticides, les herbicides, donnait des produits sains... du lait naturellement bio, des fruits et des légumes qui avaient le goût de fruits et de légumes, et que le vin vignifié par des vignerons et des maîtres de chais - pas par des chimistes - avait le goût de vin, même si certaines années il râpait un peu la langue et le gosier !

Je sais, je sais, nous vivons une ère de progrès, d'hommes de science aux idées avancées, je comprends qu'il faille caser les millions de chercheurs, de psychologues, de légistes, d'économistes exigeants, avides d'honneurs et de fric, que nos écoles grandes et petites produisent sans leur inculquer le simple bon sens ou quelques éléments de morale... qui chient à la chaîne des bacheliers ignares, sans orthographe, sans culture générale, des agrégés sans conscience, sans vertus civiques. Bref, des merdeux incultes, d'arrogants diplocrates incapables de traire une vache, de cultiver un champ, de soigner un oiseau blessé, de déboucher leurs chiottes, de chanter juste ou de réciter un poème !

immigrants

Je sais, je sais, nous savons tous que cette abominable misère des pauvres d'ici - non assistés par les escrocs du charity business des associations officielles et tiers-mondistes -, va conduire à une guerre, que cette détresse intolérable va inciter les rejetés, les humiliés, les esclaves à une révolte impitoyable, à prendre les armes, à commettre des actes implacables, à se livrer à un terrorisme excécrable.

Mais enfin, nous sommes des hommes, des êtres humains qui se sont autoproclamés intelligents, des êtres doués d'humanité, des fils de Dieu imprégnés de charité chrétienne, se souvenant du petit Jésus de leur catéchisme, des créatures sensibles que cette situation ne peut qu'interpeller douloureusement...

Pourquoi nos petits et grands chefs ne font-ils rien que des colloques ou des réunions de parlotes ? Pourquoi les présidents, les rois, les milliardaires, les savants, les politiciens, le pape, les cardinaux, les pasteurs et les curés ne profitent-ils pas des obsèques de l'un d'eux pour se réunir et pour déclarer enfin la guerre à la misère, en remettant leurs insolentes richesses au pot commun, pour donner l'exemple !

pape

Je sais, je sais, pour ces diplocrates, les grands et les puissants de ce monde pourris par le fric il ne s'agit pas d'organiser notre belle terre pour le bonheur des hommes, des animaux et des plantes qui la peuplent, mais de faire du business, du profit, de diviser les nations pour mieux régner sur des esclaves à leur botte, comme une paysannerie sans âme le fait de la terre qu'elle pollue, des animaux objets mis en camps de concentration ! Le paysan moderne, agit sur la nature comme un SS en pays conquis ! Les usines à pêcher qui écument les mers, détruisent les fonds marins, exterminent dauphins et baleines sont plus nocifs pour l'humanité que les terroristes ou les pirates !

Alors, je le dis sincèrement, en ménageant mes mots, mais en toute lucidité, si nous ne changeons pas radicalement de méthode, de philosophie, d'éthique, si nous ne coupons pas les têtes ou ne remettons pas au travail des champs et aux machines cent mille prédateurs égoïstes et voraces, si nous n'éradiquons pas le mondialisme monstrueux qui nous dévore, qui pollue la société avec la gangrène de la misère, si nous ne stoppons pas dans son élan cette dangereuse utopie du progrès, du gigantisme, du toujours plus, plus vite, plus haut, plus grand, plus laid, je le dis avec calme mais solennellement : nous connaîtrons avant cent ans un magnifique carnage planétaire, une sanglante et sublime révolution, une magnifique guerre d'une roborative cruauté, qui permettra aux créatures d'un lointain futur, d'analyser à partir de nos ossements fossilisés et des fouilles archéologiques de notre civilisation, les raisons de la disparition de l'homme sur la terre, comme nous essayons aujourd'hui de le faire pour celle des dinosaures !

Désormais c'est à nous de jouer, de reprendre les choses en mains, avec détermination et sans aucune pitié pour les malfaisants et les puissants qui nous gouvernent. Tendons la main à nos frères errants, partageons avec eux notre superflu, hébergeons-les décemment, apprenons-leur notre langue, à travailler ces nobles métiers manuels dont nos propres enfants ne veulent plus, offrons à ceux d'entre eux qui le souhaitent d'entreprendre ces études contraignantes que nos jeunes trouducs méprisent : la plomberie, la mécanique, la maçonnerie ou la médecine. S'ils restent chez nous, ils seront des nôtres, comme Catherine de Médicis, Mazarin, le prince Poniatowski, Uderzo, Lew Kowarski, Yves Montand, Picasso, Louis de Funès, Gao Xingjian, François Cheng, Nicolas Sarkozy et combien d'autres ? Ils seront notre richesse, et s'ils retournent chez eux, dans leur pays d'origine, ils apporteront le reflet de notre civilisation, devenant nos meilleurs ambassadeurs !

En attendant, lisons Le Camp des saints de Jean Raspail, La Vie sur Terre de Baudouin de Bodinat ou Le Bréviaire du chaos d'Albert Caraco, cela nous fera réfléchir...

Philocrite 2007

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