LA GUERRE DES BOGUES
Conte informatique (1989)

ordi

L'ÉPIDÉMIE

Cela commença par un beau matin de printemps. Je prenais mon petit déjeûner en vitesse, debout devant Nestor mon IBM UNIVERSAL ST, tout en chargeant d'abord son DOS puis mon programme (SUPER BO-BO de Borland). Après quoi, pianotant d'une main sur le clavier, l'autre tenant ma tasse de thé, je poursuivis mon texte de la veille avec un enthousiasme fébrile et une "pêche" fantastique.

J'étais en train d'écrire le dixième chapitre d'un roman à suspense dont l'intrigue époustouflante m'était apparue une nuit durant mon sommeil. Comme j'avais très faim, j'avalai une autre tartine, à la sauvette, bus une gorgée de thé avant de m'asseoir et d'y aller pour de bon.

Cela venait tout seul, sans réfléchir, pareil à de l'écriture automatique. Jamais je n'avais connu ça. En général je peinais, je cherchais les phrases, les mots, hésitais, mes doigts en suspens, je torturais mon cervelet à la pêche à la suite, à la quête des idées. Là, tout coulait sans effort, s'inscrivait sur l'écran en un texte fluide, limpide, évident.

Le premier incident survint vers dix heures lorsque, à peine réveillée, mon épouse préférée (Nestor, mon ordinateur n'est qu'une concubine tout juste tolérée) lâcha Boris, notre aspirateur-robot homme à tout faire autour de mon bureau. Traquant jusque sous mes pieds la poussière et les poils du chien incrustés dans la moquette, évitant les meubles de justesse il s'acharnait à débusquer l'ultime miette, le minon microscopique dissimulé entre mes orteils.

Je ne dis rien, je ne m'énervai pas, ne m'insurgeai pas contre cette terrifiante agression ménagère dans mon admirable univers cybernétique. Mais j'en perdis le fil de mon récit.

Pour le retrouver je relus les six dernières pages, corrigeai quelques coquilles, rectifiai ici et là une tournure de phrase, m'assurai à l'aide du dictionnaire automatique si tel mot prenait bien deux t, deux r, élaguai quelques répétitions, supprimai quelques espacements inutiles.

Or, deux fois de suite je butai sur le refus de Nestor de supprimer un espace entre un mot et une virgule.

Je refis dix fois la manœuvre, en vain, il restait toujours un petit vide entre le mot et la ponctuation. Ce n'était pas grave, tout au plus agaçant car j'aimais bien qu'à l'aide de la césure automatique mon imprimante me fournît une copie impeccable. Je savais par expérience qu'un espace oublié à cet endroit risquait de fausser le résultat en opérant mal le formatage de la ligne pour peu que la coupure se fît précisément là.

Je poursuivis néanmoins mon travail sans approfondir davantage l'incident, mais à chaque fois qu'une virgule se présentait dans mon texte Nestor récidivait.

Excédé je sauvegardai ma copie, débranchai les péréphériques puis l'ordinateur, les remis en route, présentai DOS au lecteur de disquette, puis le programme et le travail en cours. Mon texte réapparut à l'écran avec les mêmes défauts bénins. J'eus beau essayer tous les trucs possibles, me laissant assister par "aid", en vain. Nestor s'entêta dans son erreur.

Déçu d'avoir été freiné dans mon élan, je repris mon travail me proposant lâchement de revenir sur l'incident plus tard, lorsque j'aurais terminé mon programme du jour.

Un peu avant midi, mon fils (Victor, neuf ans) fit irruption dans mon cabinet de travail sans frapper, brandissant fièrement une disquette me criant:

- Papa, Papa, tiens, lis, c'est ma dernière rédaction. J'ai eu vingt !

Je pris Victor sur mes genoux, retirai ma disquette de travail du lecteur avant d'y glisser la sienne.

Par routine je vérifiai la compatibilité des programmes. Mais je savais que c'était bon. Nous travaillions tous les deux avec SUPER BO-BO SPRINT.

C'était devenu le programme universel. Le plus simple quoique très complet, le plus facile, utilisé dans toutes les écoles et par tout le monde tant au travail que pour les activités de loisirs.

Il faut dire qu'en quelques années l'informatique avait fait des progrès de géant. Il ne restait que cinq constructeurs et un seul standard. L'ordinateur avait supplanté l'écriture manuelle partout. Et même à l'école élémentaire les bambins n'apprenaient plus l'alphabet ailleurs que sur un clavier.

Il ne serait venu à personne l'idée dérisoire, débile, rétrograde d'écrire à la main. D'ailleurs la nouvelle génération des moins de quinze ans ne savait absolument plus écrire autrement.

Les ordinateurs-robots de poche avec mini-imprimante incorporée, radio-téléphone, modem à ondes-courtes, programme universel SUPER BO-BO de Borland faisaient de chacun de nous un petit génie. Nos enfants apprenaient dès le berceau à pianoter sur leur ordiroro, sorte de mini-micro, lâchaient leurs premiers rots dans le synthétiseur vocal à mémoire. Ils faisaient encore caca dans leurs couches-culottes et pipi au lit mais plus pour longtemps, la firme Pampers avait déjà mis au point le prototype d'un langeur électronique qui maintenait propres les bébés et les adultes incontinents au sec.

Je lus les cinquante lignes de la rédaction de mon fils sans être spécialement épaté sur son contenu (brillant), ni sur son orthographe (parfaite). Il y avait belle lurette que les rédactions de nos chérubins ne consistaient plus à écrire un texte d'imagination sur un sujet libre ou fourni par leur maître mais à puiser à l'aide de leur ordinateur dans les banques de données parmi les trillions de textes classiques ou modernes celui qui leur plaisait le mieux, tout en l'arrangeant, le déformant ou le simplifiant à leur guise.

Pour les maths il en allait de même. Plus de mémorisation de la table de multiplication. Banni l'apprentissage des règles de trois, des formules et des théorèmes. Pour les sciences, les langues étrangères, la musique et le dessin c'était pareil. Plus besoin d'effort. Il n'y avait plus de gosses attardés, de cancres, de minus au sens antique. Restaient des pianoteurs plus ou moins habiles, des utilisateurs plus ou moins agiles. Notre civilisation avait rejoint les rêves les plus fous des philosophes utopistes : l'égalité absolue devant le savoir. Le cerveau démocratique.

80 % de bacheliers pour l'an 2000 avait proposé jadis, en l'an 1988, un Président de la République qui croyait au Progrès. Nous étions en 1991, et déjà les moins de vingt ans étaient bacheliers à 99,01 %! Seuls quelques manchots, mongoliens, mutiques ou enfants autistiques échappaient à la règle du "tous diplômés".

D'ailleurs l'État dans son infinie sagesse décréta l'ordinateur obligatoire pour tous. Et, afin de rendre les chances de chacun plus égales il décida d'accorder un diplôme à tous les citoyens dès leur naissance, sans discrimination d'intelligence de race ou de savoir. C'était devenu un droit, comme le permis de conduire attribué sans examen, après que tous les véhicules eussent été équipés d'un conducteur-robot.

Ces mesures sociales révolutionnaires firent l'unanimité et furent approuvées par tous les partis politiques.

Dès lors, les maîtres et les instituteurs ne gavaient plus nos chers bambins de règles, de chiffres, de lettres ou de savoir. L'ordinateur savait pour eux. L'enseignement consistait donc à inculquer à tout un chacun la méthode d'utilisation des appareils obligatoires, à orner l'esprit des enfants grâce à ces passionnantes "activités d'éveil" que sont les jeux électroniques, les émissions de télé et autres vidéocultures.

Le seul hic, il fallait absolument posséder un ordinateur et savoir s'en servir. Celui qui par indigence, oubli ou à la suite d'une négligence, de la perte ou d'un larcin ne disposait plus de cet appareil vingt-quatre heures sur vingt-quatre n'était plus rien, n'existait plus, valait peau de balle!

Seuls quelques vieux écolos-marginaux, poètes et un peu demeurés s'entêtaient à ignorer le fétiche, l'ordino-roi, le dieu Cyber. On les montrait de temps en temps à la téloche vivant à la sauvage dans leurs maisons d'autrefois, se passant joyeusement du tout-électronique, du cyber-transformateur à ordures ménagères, du générateur d'idées, lisant des livres, écrivant à l'aide d'une plume, avec de l'encre qui tachait leurs doigts, etc. Ils étaient touchants, romantiques et prenaient une timide revanche sur nous, les jours heureusement très rares de panne générale, lorsque nous autres cybernautes étions dans la panade, débranchés, incapables de la moindre activité, paumés.

Je relus à l'écran le texte de mon fils et sursautai. Là aussi, avant les virgules et les points subsistait un espacement inélégant. J'activai l'imprimante pour voir. La phrase apparut coupée au mauvais endroit, la virgule surgit insolente au début de la ligne suivante mais il y avait pire, de toutes les doubles consonnes il en manquait une à l'appel. Quant aux accents…

La jeune file s'en ala a toute vitese, persone ne l'areta, n'esaya de la disuader de…

Je pensai d'abord à une "verrue" ou anomalie passagère du programme occasionné par une poussière mais je n'avais encore jamais connu ça.

Beaucoup de mes camarades férus d'informatique se racontaient des histoires de "bugs", sortes de méchantes sorcières qui leur faisaient des niches, voire de «virus».

J'estimais que c'étaient là des histoires d'autrefois, du temps de la préhistoire des ordinateurs.

Pour m'informer, j'appelai Bernard un copain qui s'occupait de CLAO. Je lui parlai de mon problème avec toutes les précautions d'usage pour qu'il ne se foute pas trop de moi car lui c'était un vrai pro.

Lorsque je lui eus expliqué ma petite affaire je le vis hilare au vistaphone:

- Tu as encore dû exécuter une de tes fameuses manœuvres de cow-boy. Je sais bien que tu as l'art et la manière de tout compliquer. Envoie-moi la sauce, camarade je vais te dépatouiller ça.

Je pianotai son numéro de code et me connectai sur son ensemble par modem. Dans la foulée je lui adressai la copie de mon fils et les dernières pages de mon roman.

Il pianota sur le clavier de son MégaBull et je l'entendis pester :

- Shit !

Il essaya encore, s'escrima, étudia des échappatoires, des comparaisons, des évasions mais l'anomalie s'étendit subrepticement à tout son système à lui.

Quant il reparut à l'écran je lui trouvai un air bizarre, soucieux.

- Ton truc c'est un bogue vicieux qui a contaminé mon propre matériel. Il faut appeler un service spécialisé. Essaie le Métaprévente. Je crains d'avoir attrappé ton virus. Je vais tâcher de soigner ça. Tiens-moi au courant. C'est une saloperie. Une verrue, un panari, un bubon, une vérole.

Je coupai la liaison et appelai le robot du centre de Métaprévente de mon quartier censé avoir réponse à tout.

Je lui soumis mon petit problème ridicule, télécopie à l'appui.

- Deverouilez votre securite nous alons tester votre systeme

J'optempérai.

Mon écran afficha:

- Vous etes desormais sous controle d'infodepanus, nous testons votre unite centrale, vos programmes, vos memoires et l'ensemble de vos peripheriques.

Le moniteur se brouilla, des milliers de signes psychédéliques scintillèrent dans un magnifique désordre avant de se stabiliser, remplissant tout l'écran d'un message incompréhensible.

Cela donnait quelque chose comme ça :

bug

Je tentai vainement d'en prendre une copie d'imprimante. Les signes s'effacèrent bientôt laissant place nette à l'ordre comminatoire:

Vous etes victime d'une invasion virale inconnue, ne bougez pas, ne touchez plus a rien, deconectez tous vos apareils, notre service de decotamination arive

Zut ! Voilà que même les messages du service Métaprévente se mettaient à déconner. D'abord l'espace-ponctuation et maintenant la suppression des lettres doubles!

Fébrile je débranchai tous les appareils à l'aide du bouton arrêt du disjoncteur central de sécurité. Sans oublier les mini-micros sans fil.

- C'est grave, papa ? demanda mon fils.

- Je ne pense pas !

- Qu'est-ce que c'est «un bogue» ?

J'allais lui répondre vertement qu'il n'avait qu'à consulter son ordiroro, son dico électronique, lorsque je réalisai que j'avais tout déconnecté.

- C'est une erreur de programmation cachée qui peut te "planter" en cours de travail ou apporter d'autres désagréments imprévus.

- Et ce que tu appelles une verrue, un panari, un bubon, une vérole ?

- Des virus…

Je rallumai mon appareil, jetai un regard en coin sur son mimi écran et constatai que cela empirait. Voilà maintenant que les "accords" défaillaient à leur tour. Je cliquai rageusement sur "off".

Nous déjeûnâmes sur le pouce. Moi assis devant Nestor. Mon fils piqué devant son feuilleton à la télé, ma femme seule assise à table faisait un peu la gueule parce que nous ne nous occupions guère d'elle et que toutes ses tentatives de conversation tournaient court.

Seul Chiffon notre yorkshire jappait autour d'elle. Mais c'était pour quémander de la bouffe, pas pour ses beaux yeux.

A treize heures je regardai les informations. Rien de passionnant. Le débat du projet de budget au Parlement de Bruxelles, une prise d'otages au Moyen-Orient, un crime par robot interposé, une famine en Afrique, les élections américaines, la bourse avec l'écu en hausse et l'or en baisse.

A deux heures moins le quart je conduisis Victor à son école et demandai à parler à son prof de français.

Mademoiselle Delaveine était une jeune et jolie femme aux yeux bleus, aux cheveux châtain clair, toujours vêtue à la dernière mode adorée de ses élèves.

Elle me reçut dans son petit bureau adjacent à la salle des profs et m'invita à m'asseoir.

Je lui parlai de la rédaction de mon fils et lui tendis la disquette en la priant de bien vouloir la visionner.

Intriguée elle mit son ordinateur en route, chargea la disquette.

- Tiens c'est curieux ces césures défectueuses! Oh! Mais que se passe-t-il, ça c'est un peu fort...

- C'est pour cela que je me suis permis de vous rendre visite. Vous avez accordé un vingt au travail de mon fils, c'est très gentil à vous mais je ne suis pas tout à fait sûr qu'il le mérite.

La jeune file s'en ala a toute vitese, persone ne l'areta, n'esaya de la disuader de rtourner chez ele. En larme ele couru a en perdre haleine sur la route eneigee

- Mais ce n'est pas possible, je n'ai tout de même pas laissé passer ça ! fit la jeune femme à la fois souriante et vexée. Il y a quelque chose qui cloche.

- C'est aussi mon avis. Pour en avoir le cœur net je voudrais que vous visionniez d'autres disquettes sur votre appareil.

- Volontiers. Vous permettez ?

La prof en choisit une au hasard dans sa boîte et la plaça dans le lecteur.

- Une fable de La Fontaine, ça vous va ?

L'écran afficha aussitôt:

La grenouie qui veu se faire aussi grose que le beuf

Une grenouie vit un beuf
Qui lui sembla de bele taie.
Ele qui n'ete pas grose en tout come un euf,
Envieuse s'étan, et s'anfle, et se travaie
Pour egaler l'animal en groseur,
Disant: «Regarde bien ma seur;
Est-ce ase ? dite-moi. N'y sui-je point encor ?»

J'éclatai de rire.

- Cela me rappelle la proposition d'un groupe d'agrégés de français en vue de simplifier notre langue. Vous êtes trop jeune pour avoir connu ça ! Leur théorie était que puisque presque plus personne ne savait écrire correctement le français, autant le rendre plus facile officiellement. Le résultat de leur travail ressemblait assez à votre fable !

- Ne vous moquez pas de moi ! Je ne sais vraiment pas ce qui s'est passé.

Je pris congé rapidement ayant hâte de me retrouver chez moi si jamais le service de métaprévente m'appelait.

Une heure plus tard trois ingénieurs-dépanneurs de haut niveau firent irruption chez nous comme en pays conquis. Ils déballèrent leurs appareils de contrôle et testèrent mes installations.

Ils n'avaient pas l'air joyeux.

Ils portaient une sorte de scaphandre de protection, des gants de chirurgien, des bottes d'ingénieur atomiste travaillant dans une centrale irradiée.

Je suivis leurs examens du plus près possible, demandai timidement quelques explications, mais ils ne semblaient pas très locaces et ne me répondirent que par des onomatopées.

Lorsqu'ils eurent terminé leur travail, ils remballèrent leurs instruments et me dirent d'un ton sec :

- Nous sommes désolés mais nous sommes obligés de vous mettre en quarantaine.

- Qu'est-ce que cela veut dire ?

- Votre installation informatique est contaminée par un virus inconnu qui risque de se répandre. Nous allons mettre tous vos appareils, vos disquettes sous scellés.

- Mais ce sont mes instruments de travail!

- Écoutez, nous avons des ordres, vous n'êtes pas le seul dans votre cas. Nous ne pouvons vous en dire plus.

A midi, j'allai acheter mon journal au distrordinomate de presse situé au coin de ma rue.

Ça c'était une innovation épatante.

Pour un quart d'écu on posait son doigt sur le bouton de son choix correspondant à son canard préféré qui s'imprimait directement sous vos yeux en quelques secondes avant de vous tomber tout frais entre les mains avec les toutes dernières nouvelles et la pub idoine.

Toutes les opinions étaient représentées. L'information était redevenue un service public.

Je dépliai la gazette et sursautai :

Un gros titre claironnait à la une :

ATENTAT A MARSEILE

Je lus plus avant, tout en marchant vers mon domicile.

Tous les articles comportaient le même défaut de ponctuation et l'absence de lettres doubles.

Cela semblait une épidémie.

À une heure le bulletin d'information de la télévision annonça :

Une étrange maladie informatique s'est déclarée depuis quelques heures sur l'ensemble des réseaux cybernétiques français et semble se répandre avec une rapidité foudroyante. Nous demandons instamment à tous les usagers amateurs de déconnecter immédiatement leurs appareils des réseaux, de ne plus introduire de disquettes nouvelles ou étrangères dans leurs lecteurs. Nous recommandons à tous et à toutes la plus grande prudence. Un central téléphonique spécial dont voici le numéro répondra à vos questions. Nous apprenons à l'instant que la Suisse a suspendu toutes ses relations internet, transpac et cybernatus avec la France.

Atterré je montai au grenier pour tenter de retrouver mon vieil Apple datant du tout début des années 80, que j'avais relégué là il y a quelques années lorsque de nouvelles normes de compatibilité avaient révolutionné le monde informatique.

Hourrah ! À l'abri d'un vieux buffet, protégé d'une housse transparente, Nestor Ier était là, avec mon vieux coffret à programmes et à disquettes de 5 pouces, attendant sagement une hypothétique remise en service.

J'allai refermer la porte du grenier à clé, par sécurité, branchai mon appareil, ses périphériques sur une table branlante et mis sur "on".

Le vieil appareil ronronna comme au premier jour, lut la disquette-système, puis le programme textomat et je me mis à pianoter.

Tout fonctionnait admirablement, un peu lentement certes, mais sans bavures ni bévues, sans l'ombre d'un bogue. J'étais sauvé.

Je décidai de n'en parler à personne. Je débranchai Nestor I et quittai mon grenier en le fermant à clé et gardant cette clé dans ma poche.

À deux heures je conduisis Victor à son école et demandai à voir le directeur.

Philocrite 1989.

 
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