Avant-propos
Comparées aux vertus des plantes
médicinales les plus nobles de notre pharmacopée, les
vertus du Hoodia gordonii peuvent nous sembler bien modestes.
Cependant, dans un monde de surconsommation
alimentaire où nous voyons un grand nombre de nos contemporains
se laisser envahir dès l'enfance par une mauvaise graisse, ce
coupe-faim naturel et sans séquelles ni contre-indications peut
paraître miraculeux.
Lincroyable tam-tam publicitaire
autour de cette plante étonnante n'a pas tardé à
éveiller l'intérêt des millions de personnes en
surpoids dans le monde.
Cette soudaine explosion médiatique
accompagnant l'apparition sur le marché mondial d'innombrables
poudres, pilules, gélules, capsules, boissons à base de
Hoodia n'est-elle pas un peu suspecte?
Qu'en est-il en réalité ?
Simple phénomène de mode,
bluff publicitaire ou découverte révolutionnaire ?
Nous allons tenter au fil des pages
de trier le bon grain de l'ivraie, de voir un peu plus clair dans cette
surprenante affaire.
Qu'est-ce que le Hoodia ?
Pour la classification botanique moderne,
les Hoodia appartiennent à la famille des Apocynacées.
(Ils font donc partie des genres qui formaient précédemment
dans la classification classique la famille des Asclépiadacées)
selon le schéma suivant :
Pour le voyageur curieux et le commun
des mortels il suffit de savoir que le Hoodia est un cactus* ou cactacée.
Cette "plante grasse" ou "succulente", Destination
minceur 4 couverte de frêles épines qui lui tiennent lieu
de feuilles, est originaire du sud de l'Afrique.
Le botaniste précise que c'est
une plante dicotylédone, dont les tiges dites "succulentes"
peuvent atteindre jusqu'à un mètre de hauteur.
Les Hoodias poussent en harmonieux bouquets
ou en touffes sur les terrains secs et arides, présentant des
tiges "grasses" sous une armure épineuse. Ils développent
de grandes fleurs en forme de soucoupes d'une couleur pouvant varier
du rose profond au brun-clair en passant par les saumon et les mauves
pâles, selon les espèces.
Ils peuplent les régions désertiques
du sud de l'Angola, de la Namibie et du nord de la République
sud-africaine où les indigènes les appellent "Mohrabeer",
"Ghaap", "Veratsen", "Strabenker" ou"Xhoba"
tandis que les Blancs les ont surnommés "Bushman's Hat",
"Queens of Namib", "Desert flowers".
(*) Le mot Cactus vient
du mot grec kaktos donné par Théophraste (372-287 av.
J.-C.) à une plante alimentaire épineuse croissant en
abondance en Grèce et en Sicile mais qui na rien à
voir avec le Hoodia ou le Nopal. Gesner, dans son Historia plantarum,
dit quil sagissait probablement de lartichaut ou du
cardon. En 1770, Adrien de Jussieu emploie le mot Cactus pour dénommer
la famille des cactacées. Le nom de Cactus servira à Linné
(1707-1778) de terme fourre-tout pour regrouper les spécimens
de plantes curieuses, inclassables par ailleurs.
Principales espèces : Hoodia
alstonii, Hoodia currorii (Namibie), Hoodia dregei, Hoodia flava, Hoodia gordonii, Hoodia macrantha, Hoodia officinalis, (Namibie et République
sud-africaine), Hoodia pilifera, Hoodia ruschii (Queen of Namib).
Hoodia gordonii est le nom botanique de la variété
la plus recherchée de l'espèce qui en comporte jusqu'ici
(2005) une bonne trentaine.
Ce petit cactus de la famille des succulentes,
est endémique de cette région d'Afrique et il ne semble
pas qu'on le retrouve ailleurs. Connu depuis la nuit des temps pour sa
vertu de coupe-faim naturel par les San, des bushmen vivant dans les régions
arides du désert du Kalahari, il avait aussi été
adopté par les Boers pour soigner des bobos tels que les incommodités
survenant après de fortes libations ou des banquets trop copieux.
Ils avaient aussi constaté que lorsque, durant les grandes sécheresses,
les animaux broutaient des touffes de Hoodia même désséchées,
ils ne dépérissaient pas.
Les San, population semi-nomade, le consommaient
depuis toujours comme trompe-la-faim de même que les Indiens d'Amérique
du Sud mâchent les feuilles de coca.
Légende
du Hoodia
Une jolie légende
vantant le pouvoir du Hoodia, circule parmi les San depuis la nuit des
temps. Un très vieux lion malade et solitaire errait dans le
bush en quête de nourriture mais ne parvenait plus à attrapper
la plus petite proie que ce soit.
Dans le même désert aride,
un vieux gnou séparé de son troupeau vaguait ne trouvant
d'autre nourriture que des cactées calcinées par le soleil
ou des touffes de ghaap.
Le lion dépérissait, perdait ses poils, ses dents, ses
griffes, errant efflanqué, misérable; la graisse du gnou
fondait sous sa peau, l'animal perdait du poids, mourait de soif, mais
résistait, mâchonnant des tiges de cactus, gardant toute
son énergie et son allant.
Un jour dans le bush le vieux lion et
le gnou se retrouvèrent face à face.
Le vieux fauve darda son regard sur
cette proie inespérée, banda ses ultimes forces et bondit.
Paralysé par la peur le gnou ne parvint pas à fuir avant
que son adversaire ne fût sur lui.
Les deux bêtes roulèrent
sur le sol, les membres enchevêtrés.
D'un coup de patte, le lion tenta d'émasculer
le gnou avant de l'égorger d'un coup de gueule.
Mais le vieux fauve ayant perdu ses
griffes et ses dents son attaque fut vaine, tandis que d'un seul coup
de sabot le gnou éventra le lion, gardant la vie sauve.
Ainsi disent les anciens, pour un bushman
perdu dans le désert, une touffe de ghaap peut se révéler
plus précieuse que l'arme la plus redoutable.
Histoire
Les populations indigènes d'Afrique
du Sud utilisent et connaissent les propriétés du Hoodia
depuis la nuit des temps comme anti-infectieux et régulateur
digestif.
Au XIXe siècle, dans son ouvrage
Le Désert et le monde sauvage, paru vers 1860, Arthur Mangin
fait allusion au "choba, une curieuse plante épineuse
dont les indigènes semblent friands, mâchant leurs tiges
en période de disette, sans plus ressentir ni soif ni faim."
Au cours de leurs veillées, les
Afrikaners évoquaient souvent les légendes du Grand Trek,
notamment les aventures fabuleuses de Krumpel Krujper, ce petit bonhomme
astucieux et facétieux qui survécut trois mois dans le
désert en suçant des tiges de ghaap.
La découverte scientifique du
Hoodia en tant que plante médicinale active remonte aux années
20 du siècle dernier, lorsque l'équipe d'exploration et
de prospecteurs miniers placés sous la direction du Dr Jeremia
Van der Meulen vécut quelques mois dans le bush auprès
d'une tribu San.
L'excellente santé, l'éclatante
bonne humeur et l'incroyable endurance des membres de cette tribu primitive
contrainte à vivre dans des conditions rudes et très austères
surprirent les explorateurs.
Jan Bolderdjik, le botaniste de l'équipe
qui étudiait la flore du pays et s'intéressait particulièrement
aux plantes médicinales, finit par découvrir une des causes
de l'incroyable vitalité des San.
Lorsqu'ils partaient pour de longues
périodes de chasse, ils emportaient parmi leurs vivres des branches
dun cactus aux épines frêles et fragiles, très
peu agressives, dont ils mâchonnaient la tige: le Hoodia gordonii.
Abondant dans la région, les
indigènes l'appelaient tantôt "Mohrabeer",
"Ghaap", "Veratsen", "Strabenker" ou "Xhoba".
En 1937, Peer de Klerk un anthropologue
hollandais, visitant le Kalahari séjourna lui aussi durant plusieurs
semaines sur le territoire de la tribu San.
Il observa à son tour l'incroyable
endurance de ces chasseurs, remarqua leur sobriété et
surprit le secret de cette vitalité en mâchouillant lui-même
des tiges de Xhoba pour en extraire la sève blanchâtre,
légèrement acidulée à l'arrière-goût
amer.
De Klerk était une véritable
force de la nature. Mesurant 1 m 90, pesant plus de 120 kg, il souffrait
Destination minceur 10 beaucoup de la chaleur, buvait énormément
de bière et d'alcool, mangeait comme un ogre.
Or, après une semaine à
mâchonner du Hoodia, de Klerk se rendit compte que sans aucune
carence, sans effort, il dévorait moins de nourriture, avait
restreint l'alcool, perdait du poids tout en se portant beaucoup mieux.
L'anthropologue rapporta d'ailleurs
son expérience dans son Journal de voyage.
Ce fut le botaniste britannique Gordon
Douglas Rowley (né à Londres en 1921), un des meilleurs
spécialistes des plantes succulentes qui donna son nom au Hoodia
gordonii, dont il fut semble-t-il lun des premiers à
décrire lespèce avec précision.
Ethnomédecine
Après la guerre de 39-45, les
pionniers de l'ethnomédecine s'intéressèrent aux
plantes que les populations primitives du tiers-monde utilisaient pour
se soigner et se mirent à les étudier. Il y eut à
l'époque quelques découvertes retentissantes (Aloès,
Nopal, Iboga, Éphédra, etc) parmi lesquelles celle du
Hoodia gordonii dont quelques hommes de science reconnurent les
remarquables propriétés.
En 1961, un membre éminent du
CSIR (Conseil pour la recherche scientifique et industrielle) de la
République Sud-Africaine, intrigué par la rumeur populaire,
s'informa sur cette cette plante et chargea le Dr Westerland de former
une équipe de chercheurs de terrain et d'entreprendre une étude
systématique. Malgré des premiers résultats très
prometteurs le manque de moyens financiers pour poursuivre ce travail
de longue haleine contraignit ce groupe de travail d'associer à
ses recherches des laboratoires étrangers en quête de nouvelles
molécules à breveter.
En 1963, Howard D. Jones, un chercheur
indépendant, botaniste de formation pionnier de l'ethno-botanique,
séjourna durant plusieurs mois dans le désert du Kalahari,
étudiant les plantes qu'utilisaient les Bushmen pour leur alimentation
et leur santé.
L'une d'elles, le Hoodia gordonii
le fascina par les effets thérapeutiques qu'il expérimenta
sur lui-même. En effet, Jones souffrait de diabète depuis
plusieurs années et cette affection l'handicapait dans ses explorations.
Or, de retour en Angleterre après
son séjour en Afrique du Sud au cours duquel il avait mâché
des kilos de tiges de Hoodia, Jones se fit examiner par son médecin
qui constata avec étonnement que son diabète avait disparu.
Le botaniste publia son expérience dans une revue universitaire,
mais nul homme de science ne s'intéressa à ses découvertes.
Son témoignage venait trop tôt.

Les grands laboratoires
s'en mêlent
Vingt ans plus tard, dans les années 80, tout s'accéléra,
lorsque le célèbre laboratoire britannique Phytopharm mobilisa
la force de frappe de ses chercheurs et investit toute la puissance de
son savoir-faire pour étudier le Hoodia gordonii.
En 1996, Lee Brown, un modeste assistant
parvint à isoler l'une des molécules les plus actives du
Hoodia, que son patron appela P57. D'après ses découvreurs,
cette molécule était très exactement celle qui inhibe
la sensation de faim ou de soif de du consommateur, sans réduire
son énergie et sa vitalité. Comme le glucose, elle agirait
sur l'hypothalamus mais sans apport de calories.
Une découverte fantastique au regard
des millions d'obèses que fabrique notre civilisation moderne.
Lorsque, en 2001, le CSRIR concéda les droits d'exploitation de
la molécule découverte à la Sté Phytopharm
en échange du versement de royalties aux Bushmen de la tribu San,
ce fut une nouvelle révolution.
Droit d'antériorité
C'était une première. En effet,
pour la première fois dans l'histoire, une population pauvre, sans
relations dans les hautes sphères politiques, parvenait à
faire reconnaître son droit d'antériorité à l'origine
d'une découverte et de bénéficier de quelques revenus
de la culture d'une plante, opposant le "droit coutumier" à
la jurisprudence du "droit international".
Jusque là, les nations riches pillaient
éhontément les savoirs ancestraux des populations indigènes
incapables de défendre leurs légitimes intérêts.
Quelques précédents tels que l'appropriation de l'Ahyahuasca
ou de l'Iboga par des multinationales étrangères avaient attiré
l'attention des écologistes et soulevé leur colère.
Pour le Hoodia gordonii, les tractations
demeurèrent longtemps discrètes, l'affaire étant étudiée
entre scientifiques sérieux et de bonne compagnie. Mais la renommée
du Hoodia et de ses propriétés, la découverte de sa
molécule active intéressèrent soudain les médias.
Lorsque fin 2004, la chaîne américaine
CBS diffusa lors d'une émission de grande écoute un documentaire
consacré au Hoodia gordonii, le retentissement médiatique
fut énorme. Lesley Stahl, la charmante présentatrice vedette
de CBS se laissa complaisamment filmer dans le désert en compagnie
de cueilleurs de Hoodia. Sous l'oeil des caméras, elle en dégusta
quelques tiges et poursuivit son travail jusqu'au soir sans éprouver
la moindre sensation de faim.
La nouvelle qu'une molécule miraculeuse,
sans contre-indication, nentraînant aucune séquelle,
pouvait faire maigrir sans effort les obèses, fit instantanément
le tour du monde.
L'on assista dès lors à
une véritable ruée vers le désert du Kalahari.
Depuis quelques années déjà,
manipulés par d'habiles marchands, les San et d'autres tribus de
la région s'étaient mises à exploiter le filon en
cultivant ce précieux Hoodia que les Blancs venaient leur acheter
à prix d'or et qui se faisait rare.
Un trafic clandestin se développa,
si bien que la CITES (Convention on International Trade in Endangered
Species of Wild Fauna and Flora) préconisa l'interdiction de
son exportation commerciale en tant que produit amaigrissant et de n'autoriser
son transfert qu'au profit des échanges scientifiques, de l'enrichissement
des collections et de la constitution d'herbiers.
Peine perdue !
Marché noir
La culture, d'abord familiale et discrète,
se développa un peu partout, débordant le territoire d'où
la plante était originaire.
Un marché noir intense sinstalla. Toutes les plantes épineuses
qui de près ou de loin ressemblaient à du Hoodia gordonii
furent razziées, arrachées, compactées, exportées
en contrebande vers des laboratoires peu scrupuleux élaborant
des gélules, des pilules, des poudres, des sirops censés
contenir la molécule miraculeuse.
Mais des analyses sérieuses de ces produits révélèrent
que 90 % d'entre eux ne contenaient pas la moindre trace de Hoodia
gordonii, qu'il s'agissait même dans la plupart des cas d'extraits
d'autres espèces de Hoodia qui ne possédaient pas de P57,
son principe réputé actif!
Des études récentes, conduites
par des chercheurs indépendants, restées confidentielles
pour ne pas nuire aux juteuses transactions commerciales en cours ou
tuer la réputation de la molécule miraculeuse, auraient
démontré que "seule la consommation de Hoodia
gordonii frais permettrait de bénéficier réellement
de son action coupe faim".
Et quand on sait quà létat sauvage cette plante
met plusieurs années avant de parvenir à la maturaté,
on ne sétonnera pas quelle devienne de plus en plus
rare dans son milieu naturel.
Le prix du Hoodia gordonii
authentique garanti pur peut aujourd'hui atteindre sur le marché
libre de la phytothérapie, de 300 à 500 € le kilo.
(2005).

Le P57, bluff ou découverte
scientifique majeure ?
Cette molécule pourrait, selon le
laboratoire qui la fit breveter, aider le consommateur à réduire
naturellement et sans effort son apport calorique jusqu'à 2000 calories
par jour. Le laboratoire affirme que cette molécule procure à
tout utilisateur un sentiment de satiété sans provoquer de
carence, même s'il ne prend aucune nourriture durant plusieurs jours.
Les études affirment qu'elle "trompe" le cerveau et inhibe
l'appétit du sujet en lui faisant croire qu'il est rassasié,
provoquant une sensation de bien-être comme celui que l'on éprouve
après un bon repas.
Les personnes consommant régulièrement
du Hoodia disent qu'elles ne se sentent plus en manque de nourriture,
qu'elles éprouvent un sentiment de satiété même
lorsqu'elles sautent un repas et que le bonheur de perdre du poids améliore
leur humeur.
Le Hooddia gordonii permettrait donc
à chacun de nous, même au moins motivé, le retour sans
trop d'efforts et sans carence, vers un poids normal.
Une véritable révolution
dans la diététique
En effet, jusqu'ici, plusieurs plantes
avaient la réputation de "couper l'appétit",
notamment le Nopal (Opuntia ficus indica ou figuier de barbarie),
l'Aloe vera, l'ananas, la papaye, dont nous avons déjà
parlé dans d'autres ouvrages.
Il existe en outre sur le marché
des dizaines de coupe-faim de synthèse dangereux pour la santé
et ruineux pour le portefeuille.
Avec le Hoodia gordonii
l'on semble tenir l'arme absolue contre l'obésité, fléau
moderne de la civilisation et dont les effets à long terme sont
effrayants pour la santé. Coupe-faim naturel, réellement
efficace, sans effets secondaires pour l'organisme il est de surcroît
bon marché à produire mais ne le restera certainement
pas !
Réalisée en 2001 sur 20
volontaires obèses, une étude clinique britannique en
double aveugle, a permis de constater une réduction de l'apport
calorique de 30 à 40% chez ceux qui ont reçu du Hoodia
par rapport aux personnes ayant absorbé un placebo.
Des médecins d'origine indienne,
pratiquant la médecine ayurvédique, affirment qu'une de
leurs collègues le docteur Indra Lakhnavati aurait détecté
une autre molécule active dans la fleur du Hoodia. Très
efficace contre le diabète, elle fut baptisée Lakhnava,
en hommage à son inventeur.
Différentes études anglaises,
allemandes, américaines, helvétiques et sud-africaines
confirment que le Hoodia présenterait effectivement de remarquables
propriétés antidiabétiques.
Une équipe de chercheurs de la
faculté de médecine de l'université Free State
de Bleomfontein dans l'État libre d'Orange a étudié
durant 5 ans les différentes variétés de Hoodia
en association avec la faculté d'Agriculture et de Sciences naturelles
de la même université et publia le résultat de leurs
observations.
1° Seul parmi les 30 variétés
étudiées, le Hoodia gordonii possède
les vertus recherchées : inhibition de la faim et de la soif,
amaigrissement naturel et prolongé.
2° Aucune séquelle n'a été
observée, aucune contre-indication n'a été constatée.
Les études cliniques et les innombrables
tests de laboratoire ont abondamment démontré que le Hoodia
gordonii est le traitement idéal pour faire maigrir naturellement
les boulimiques et les obèses.
Idéal, certes, mais tellement idéal que le monde marchand
cherche à en accaparer les vertus à son profit exclusif.
Comment agit-il ?
Le mécanisme biologique du Hoodia
fonctionne selon le schéma que voici:
Comme le glucose, le P57, la molécule
active, agit directement sur l'hypothalamus, la partie du cerveau contrôlant
l'appétit, la faim ou la satiété en analysant et
régulant automatiquement la concentration des nutriments.
Si la molécule active du Hoodia
agit sur l'organisme de la même manière que le glucose,
elle le fait sans apport de calories et avec une efficacité 1000
fois supérieure. En fait, elle leurre le cerveau, courtcircuitant
son mécanisme régulateur pour la bonne cause, inhibant
la sensation de faim, lui "faisant croire" que le sujet a
mangé alors qu'il n'en est rien.
Cette propriété entraîne
une double action profitable pour les personnes qui absorbent du Hoodia:
- En leur procurant une agréable
sensation de satiété, elle évite aux sujets concernés
le besoin de grignotage, de trop boire, de se sentir en manque.
- Ce sentiment de constant bien-être
agit également sur leur humeur, stoppe leur nervosité,
améliore leur joie de vivre.
Encore un conte de fées pour adultes, me direz-vous ! N'est-ce
pas trop beau ?
La plupart des personnes qui ont réussi
à perdre du poids après une cure de Hoodia affirment que
grâce à lui elles se sentent plus légères,
mieux dans leur peau, qu'elles n'ont tout simplement plus l'obsession
de la nourriture, qu'elles ne se ruent plus sur les plats et peuvent
sans aucune difficulté sauter un repas sans perdre de leur allant
ou de leur joie de vivre.
Plus de somnolence, plus de fatigue
mais une énergie retrouvée qui transforme leur vie.

Où en est-on aujourd'hui
?
Le laboratoire Phytopharm s'est
dabord associé au géant pharmaceutique Pfizer pour
élaborer une molécule de synthèse, moins coûteuse
à produire que l'extrait naturel de la plante dont le prix, suite
à une trop forte demande, devenait prohibitif.
Curieusement, malgré la redoutable
capacité de recherche des équipes de la multinationale,
ces travaux naboutirent pas dans les délais prévus
et la production industrielle de la molécule syntéthique
du P57 se fit attendre.
De ce fait Pfizer aurait renoncé
à sa commercialisation, abandon qui laissa le champ libre à
une multitude de firmes plus ou moins sérieuses, plus ou moins
honnêtes.
Paul Hutson, professeur à la
Madison school of Pharmacy de l'Université du Wisconsin,
a déclaré dans la Wisconsin State News : "For
Pfizer to release something dealing with obesity suggests to me that
they felt there was no merit to its oral use".
Des rumeurs contradictoires circulèrent
dans le milieu très fermé des grands laboratoires pharmaceutiques.
Selon une source universitaire américaine,
Pfizer aurait simplement imposé une sourdine à sa communication
afin de laisser ses équipes travailler sereinement sans pression
excessive de la part des médias.
Dautres informations affirment
que la difficulté rencontrée par les chercheurs dans lélaboration
de la synthèse du P57 en vue de sa production à grande
échelle était bien réelle, mais que les travaux
se poursuivaient dans la plus grande discrétion.
Fin 2004, la multinationale Unilever
négocia avec Phytopharm le droit de commercialiser le
Hoodia gordonii sous forme de sodas et de biscuits diététiques.
Une immense et juteuse opération
marketing est en cours...

Les causes de l'obésité
Depuis près d'un siècle,
on observe dans les pays développés une constante aggravation
de l'obésité dans la population.
Jadis, l'obésité était
l'apanage des gens riches, inactifs, trop nourris qui vivaient dans
le confort sans pratiquer de sport naturel. On disait "mieux vaut
faire envie que pitié", les gros étaient considérés,
admirés, comme ils le sont encore dans les pays sous-développés
où l'embonpoint est un signe extérieur de richesse.
Depuis une cinquantaine d'années,
le vent a tourné, du moins en Occident. La mode a changé
: le gros et la grosse ne sont plus ni admirés ni considérés
comme ils l'étaient jadis.
Le cinéma, la télévision,
la vie moderne active, la pratique du sport, les soins esthétiques
ont transformé le goût du public et le regard que chacun
de nous porte sur autrui.
Les pâles matrones en robes à
vertugadin adulées et enviées, ont cédé
la place aux jeunes filles sveltes, élancées et les vieux
beaux gros et gras qui tenaient le haut du pavé en 1900 et faisaient
le bonheur des Destination minceur 28 caricaturistes face aux gens du
peuple à la silhouette hâve et maigre n'ont plus du tout
la cote.
La plupart des femmes souhaitent rester
minces, paraître sveltes, le corps et le visage bronzé.
Et les garçons aussi désirent ressembler à une
gravure de mode, craignent l'apparition du bedon et pour cela traquent
tout bourrelet de graisse intempestif à coups de gymnastique,
de vélo d'appartement, de jogging matinal.
Le culte de la silhouette, de l'apparence,
de la beauté artificielle, du jeunisme a banni les plats en sauce
et les pâtisseries à la crème au profit des salades
cochonnes.
Bref, les riches, tant les hommes que
les femmes souhaitent rester minces et c'est dans les classes moyennes
et chez les pauvres que l'on rencontre aujourd'hui le plus d'obèses.
Le monde à l'envers !

Culture de la plante et récolte
Des plantations de Hoodia gordonii
cultivé sans pesticides, sévèrement contrôlées
par les autorités, ont vu le jour un peu partout dans la partie
désertique de l'Afrique du sud.
Mais les cultures sauvages, non surveillées,
sont dix fois plus nombreuses tandis que la plante sauvage disparaît
peu à peu de son milieu naturel, traquée sans merci jusque
dans les contrées les plus reculées.
Réputée mature à l'âge de 6/7 ans, après
sa première floraison, la plante peut vivre de 15 à 20
ans, se reproduisant indéfiniment par semis ou bouturage.
Contrairement à ce que lon
prétend, ce nest pas une espèce facile à
cultiver !
Le Hoodia gordonii exige
un maximum densoleillement. Il ne craint pas une sécheresse
absolue durant de longs mois. En tout cas, il ne faut jamais larroser
durant lhiver. En été, quand il fait très
chaud, vaporiser de leau tiède sur la plante, après
le coucher du soleil ou au petit matin, est la meilleure manière
de lhumecter.

Les racines du Hoodia gordonii
étant superficielles et peu développées, sa plantation en pot exige un sol très filtrant constitué
de trois parties égales de sable, de gravier et de terreau léger
pour éviter la pourriture.
Il est indispensable dajouter
à titre préventif un fongicide bio à leau
darrosage car il est quasi impossible de récupérer
un plant malade.
Les fleurs du Hoodia gordonii
dont les San faisaient jadis une tisane nauséabonde mais excellente
pour la santé, sentent très mauvais.
La cueillette s'effectue par une taille régulière et sélective
des plants.
Coupées manuellement - ou mécaniquement
depuis peu -, en rouelles, ses tiges sont déshydratées
à basse température (environ 35°) immédiatement
après la récolte et maintenues durant une douzaine d'heures
à un degré d'humidité de 6%.
Différentes techniques de séchage,
de conservation et de conditionnement du produit on fait l'objet de
dépôts de brevets.
Selon la documentation divulguée
par Phytopharma la technique qu'elle préconise "permet
par un séchage précis et régulier d'obtenir un
produit parfaitement sec sans dégradation enzymatique, sans aflatoxines.
Les rendements en matière sèche sont entre 5,5 et 6%.
Le broyage est réalisé immédiatement après
la déshydratation par broyeur à lames, selon la granulométrie
requise (généralement 300µm). Une fois broyée,
la poudre est conditionnée en sachets hermétiquement clos
car le produit est hygroscopique."
Le Laboratoire suit les exigences de
l'OMS pour garantir l'amélioration de la qualité et la
sécurité d'utilisation des végétaux par
la traçabilité. Elles sont préconisées par
le règlement européen 178/2002/EC et la Directive GACP
(Good Agricultural & Collection Practice).
Un nouveau Far-West
Fin 2005 on dénombrait dans le monde
plus de 600 firmes proposant des produits amincissants à base de
Hoodia.
Quand on sait que parmi la trentaine de
Hoodias répertoriés, seul le Hoodia gordonii
comporte la molécule P57 reconnue amaigrissante, on imagine limmensité
de la fraude.
En effet, la mention pur Hoodia
ou 100% Hoodia, voire 100% pur Hoodia sauvage
sur un produit vendu même en pharmacie, ne peut être considérée
comme mensongère sil contient un quelconque Hoodia
!
Quand on sait quil faut plusieurs
années (au moins 5) au Hoodia gordonii pour parvenir à
maturité, que la plupart des plantations disséminées
dans le monde sont issues de souches impures mais plus faciles à
reproduire, on peut imaginer limmensité de la fraude.
Cela dit, il existe de par le monde quelques
laboratoires sérieux proposant au public des produits de qualité,
issus de plantations contrôlées, élaborés à
partir dauthentiques tiges de Hoodia gordonii.
Conseils d'utilisation
Utilisation En tant que coupe-faim
naturel, le Hoodia peut être utilisé en cas de surcharge
pondérale, en association à un régime équilibré.
La dose journalière constatée
dans la littérature spécialisée est de 400 à
800 mg/j de poudre.
Effets secondaires :
Pas d'effets secondaires rapportés
à ce jour à la dose préconisée mais la commercialisation
étant encore très récente, un temps de recul nous
semble nécessaire pour conclure à la complète innocuité
du produit.
Toxicité / Contre indications
:
En l'absence d'études suffisantes,
par principe de précaution, le Hoodia est déconseillé
chez la femme enceinte ou allaitante et aux enfants en bas âge.
Conditions de stockage :
En récipient bien fermé,
à l'abri de la lumière et de l'humidité.
Cure de Hoodia gordonii
Les remarquables propriétés
de coupe-faim naturel du Hoodia gordonii en font le produit de base
idéal de toute cure d'amaigrissement : de la simple surcharge pondérale
à l'obésité avérée.
Il constitue l'élément moteur
de la diminution de la ration calorique qui peut atteindre jusqu'à
40% de l'alimentation habituelle du sujet, soit de 1000 à 2000
calories par jour.
Cependant, pour être vraiment efficace,
une cure de Hoodia doit être conduite comme tout régime alimentaire,
de manière équilibrée et progressive.
Ainsi la prise de Hoodia doit être
associée à des règles d'hygiène alimentaire
strictes et saines, sans à-coups, sans sauter de repas.
Dosage
Le dosage des prises quotidiennes dépend
de la qualité du produit. Si l'on dispose d'un Hoodia absolument
pur, convenablement traité et conditionné, - chose rare
- les nutritionnistes compétents conseillent d'en absorber une
capsule une demi heure avant chaque repas. Soit un total de 1000 mg (1
gramme) par jour environ au maximum. Durant ce traitement il est indispensable
de boire au moins 1 litre et demi d'eau même si le Hoodia inhibe
la soif.
Principe de précaution
Toujours par principe de précaution,
son utilisation est déconseillée aux personnes hypertendues
ou à celles qui souffrent de déshydratation chronique due
à un dérèglement hormonal ou toute autre cause inconnue.
Ne jamais associer le Hoodia avec d'autres médicaments coupe-faim,
généralement nuisibles à la santé.
Si vous vous êtes déjà
sous traitement amaigrissant ou que vous êtes confronté à
une obésité sévère, consultez un nutritionniste
qualifié avant d'entreprendre une cure.
Si vous êtes médicalement suivi,
consultez votre médecin habituel car il dispose de tous les outils
d'information nécessaires pour vous conseiller utilement.
Pour de bons résultats combinez
l'utilisation du Hoodia à une hygiène alimentaire appropriée
et à un régime sain comportant légumes et fruits
frais.
Buvez abondamment deau de source.
Questions/Réponses
Q - Est-il vrai que le Hoodia gordonii contiendrait
de l'éphédrine, un alcaloïde considéré
comme un stimulant dangereux?
R - Non, il ne semble pas que le Hoodia gordonii contienne de l'éphédrine même sous forme de
traces. En tout cas, jusqu'à ce jour (février 2006) aucune
étude sérieuse ne le prétend.
Q - Des études affirment que seule
la tige fraîche du Hoodia est efficace comme coupe-faim, que les poudres
sont sans effet ! Quen est-il ?
R - D'autres études tout aussi
sérieuses, émanant de laboratoires de recherche indépendants,
ont conclu à l'efficacité de produits correctement élaborés
à partir de la plante elle-même. Mais la bataille d'experts
ne fait que commencer.
Seule certitude : la plante Hoodia gordonii
possède à l'état sauvage de réelles vertus antidiabétiques
et de coupe-faim naturel.
Q - Comment choisir le bon produit ? Existe-t-il
un label de qualité ?
R - Nous ne disposons pas encore du recul
nécessaire pour garantir la qualité et l'efficacité
de tel ou tel produit à base de Hoodia gordonii. Pour le moment,
le client doit rester vigilant, tester lui-même les effets observés,
ne pas se fier à la publicité tout en restant à l'écoute
de l'expérience des autres et des conseils des praticiens de santé
en qui il a confiance. Si vous décidez de tester par vous-même
les vertus de cette plante, acquérez de préférence
du "Hoodia gordonii pur", donc à 100% (extrait sec
purifié de Hoodia gordonii naturel), en consultant attentivement
le certificat d'analyse du produit !
Q - Où trouver la plante fraîche
?
R - Il existe sur Internet un commerce de
plantes médicinales très actif, mais il vaut mieux rester
prudent dans de telles transactions. En effet, si une seule goutte de la
sève blanchâtre et très amère de Hoodia gordonii
annule la faim et la soif pendant plusieurs heures et redonne de l'énergie,
la plupart des plantes que vous recevez ne sont pas de l'authentique Hoodia gordonii sauvage devenu très rare mais un vulgaire Hoodia
rushii ou Hoodia officinalis, Hoodia flava, etc, dont
toutes les études ont démontré jusqu'ici qu'ils ne
possédaient pas la moindre trace de la molécule active.
Conclusion
La bataille du Hoodia gordonii ne
fait que commencer. Déjà, la République d'Afrique du
Sud, la Namibie et le Botswana n'ont pu en conserver le monopole. Exporté
clandestinement, il est aujourd'hui cultivé dans toute lAfrique
sèche, au Zimbabwe, au Sahel, au Yémen, en Australie, au Chili,
au Mexique, en Arizona. Comme ses plants s'acclimatent plutôt bien
dans les contrées désertiques qui ne manquent pas sur la planète,
on le voit proliférer un peu partout.
Ce phénomène d'expansion sauvage
rappelle celui que connaît aujourd'hui l'anis étoilé,
(Illicium verum) ou badiane de Chine, la plante qui depuis plus de
cent ans aromatise l'anisette, le Pernod, le Ricard et d'innombrables tisanes
ou préparations médicinales et culinaires.
Depuis que le laboratoire helvétique
Roche élabora un médicament présenté comme un
antidote à la grippe aviaire le Tamiflu, à base de l'Illicium
verum, l'anis étoilé authentique s'est fait si rare et
si cher que d'innombrables succédanés parfois dangereux circulent
sur le marché.
Il semble que la vogue insensée que
connaît aujourd'hui le Hoodia gordonii conduise au même
danger de fraude et de falsification du produit offert au public qu'ont
subis l'anis étoilé, l'ibogua ou l'ayahuasca.
Et quelques autres plantes miraculeuses.
Marc Schweizer
décembre 2005