PROPOS DE TABLE
PROPOS ET À-PROPOS
BOUTADES – VACHERIES MÉCHANCETÉS

Propos critiques, scabreux, cocasses, grotesques, méchants, vaches, politiquement incorrects, prononcés voire écrits par nos grands hommes, écrivains, philosophes, hommes de science, politiciens ou gens du monde

Allemands : «Dans toutes les choses que j'ai étudiées, j'ai toujours été frappé de la supériorité de l'intelligence et du travail allemand. Il n'est pas étonnant que dans l'art de la guerre, qui est après tout un art, inférieur, mais compliqué, ils aient atteint à cette supériorité, que je constate dans toutes les choses, je vous le répète, que j'ai étudiées, que je sais... Oui, Messieurs, les Allemands sont une race supérieure !» (attribué à Ernest Renan in Journal des Goncourt - 1870)

«Tuez, massacrez tout ! Il n'y a pas un Allemand innocent ! Ni parmi ceux qui vivent ni parmi ceux qui naîtront demain. Suivez l'ordre du camarade Staline. Écrasez pour toujours la bête fasciste dans son repaire! Violentez l'orgueil racial des femmes de Germanie! Emparez-vous d'elles comme d'un butin légitime! Tuez, soldats intrépides de l'Étoile rouge!» (Ilya Ehrenburg - Membre du Comité directeur du Conseil mondial de la paix Appel aux soldats russes lors de leur entrée en Allemagne)

Aragon (Louis) : Je dis que je ne porterai jamais plus l'uniforme français, la livrée qu'on m'a jetée il y a onze ans sur les épaules; je ne serai plus le larbin des officiers, je refuse de saluer ces brutes et leur insignes, leur chapeau de Gessler tricolore... J'ai bien l'honneur chez moi, dans ce livre, à cette place, de dire très consciencieusement : je conchie l'armée française dans sa totalité. (Louis Aragon : Traité du style écrit en 1927)

« Aragon, tant et tant d'arrivisme pour arriver à si peu ! » (Salvador Dali)

Céline (Louis Ferdinand) : « Si demain Hitler me faisait des approches avec ses petites moustaches, je râlerais comme aujourd'hui sous les juifs. Mais si Hitler me disait : "Ferdinand ! c'est le grand partage ! On partage tout !", il serait mon pote ! » (Bagatelles pour un massacre)

« Le Juif n'est jamais seul en piste ! Un Juif, c'est toute la juiverie. Un Juif seul n'existe pas. Une termite, toute la termitière. Une punaise, toute la maison. » (Lettre à Jacques Doriot)

Céline (Louis Ferdinand) : « Sans armes, sans avions, sans mitrailles, à coups de pied au cul, coups de poing dans la gueule, ça se serait déroulé la même chose, la même tatouille, la même déroute, même catastrophe.

Les nations ne vont pas mourir parce que les hommes d'État sont nuls, leurs gouvernements trop cupides, trop ivrognes ou trop pédérastes, tout ceci est sans importance, leurs ministres trop prétentieux, leurs ambassadeurs trop bavards, qu'elles-mêmes, ces nations capricieuses, sont devenues trop arrogantes, sursaturées de richesses, écrasées par leurs industries, trop luxueuses ou trop agricoles, trop simplettes, ou trop compliquées. Tout ceci est sans gravité, vétilles passagères, simples faits divers de l'Histoire.

Les matières premières essentielles font-elles défaut à l'industrie ? Les usines tournent-elles ralenties ?… Voici déjà les choses sérieuses, mais qui peuvent encore s'arranger. Voyez l'Allemagne.

Et les désastres militaires ? Les occupations par l'ennemi ? qu'en dites-vous bel intrépide ? Aucune importance. Une nation prolifique, ardente, se relève admirablement des plus grands torchons militaires, des plus cruelles occupations, mais seulement à une condition, cette condition très essentielle, mystique, celle d'être demeuré fidèle à travers victoires et revers aux mêmes groupes, à la même ethnie, au même sang, aux mêmes souches raciales, non abâtardies, celles qui la firent triompher, souveraine, aux temps d'épreuves et de conquêtes, de s'être malgré tout préservée des fornications de basses races, de la pollution juive surtout, berbère, afro-levantine, des pourrisseurs nés de l'Europe.

A-t-elle succombé aux philtres, versé aux racailles de partout ? De ce moment plus de salut, tout pays contaminé juif dégénère, languit et s'effondre, la guerre ne le tue pas, l'achève.

L'essentiel est fait, le Burg que l'on prenait au loin, par illusion, supercherie, pour redoutable citadelle, ne tenait qu'à forts de carton, enclose populace de fous, braillant brelan d'énergumènes, furieux à carcans, tout gâteux, perdus de discours et de vin, acharnés après leurs décombres, voués à la mort, à s'étriper tous.

La foudre a frappé cette horreur, toute débâcle est un coup de grâce. » (Louis Ferdinand Céline Les Beaux draps)

Claudel : « Mort d'André Gide. La moralité publique y gagne beaucoup et la littérature n'y perd pas grand chose. » (Paul Claudel)

Cocteau : Marie Laurencin me dit qu'en tout Cocteau est une vraie femme. «C'est pourquoi je m'entends si bien avec lui, c'est une femme. C'est aussi le seul homme dont je fasse bien le portrait. J'en ai fait des tas des portraits de Cocteau. C'est toujours bien, il a une figure de femme.» (Paul Léautaud: Journal 1923)

Daudet (Léon) : [Émile] Faguet adulait Brunetière, car Faguet, graphomane et grippe-sou, a toujours de la copie à placer. Il n'est pas de journal pour enfants dans les profondeurs du Massif Central, pas de moniteur des turbines électriques, pas de publicateur en soies et coton, auquel Faguet ne collabore. Il se fait ainsi des revenus immenses et il a toujours vécu, dessous les toits de la rue Monge, sans cuvette ni pot à eau, avec une seule chemise noircie, entre son encrier et sa boîte à crasse, de douze kilos de pain rassis et d'un paquet d'omelettes froides au boudin. Cette dernière recette est de lui. Il osa la publier dans les Annales d'Adolphe Brisson. Les jeunes abonnées en demeurèrent pantelantes. […] Faguet a un appétit vorace. A la table de la Revue des deux Mondes,il rappelait ce vers de La Fontaine : « Les loups mangent gloutonnement ». Un homard déjà grand-père et mort depuis une semaine, étant apparu sur un château de riz congloméré, Faguet cassa le ciment et l'avala presque en entier. Tel le poulpe, il projette sur les aliments un estomac irrésistible. Entre les bouchées sort de lui une voix blanche et enflée d'institutrice. Il fait des plaisanteries de grammairien, innocentes et peu compréhensibles, et il est impossible de savoir, pendant qu'il parle, à quoi il pense. Combien je donnerais pour le confesser, s'il se confessse ! » (Léon Daudet : Souvenirs littéraires)

Définitions

Doumic : « René Doumic, cette utilité qui se crut une nécessité. » (Léon Daudet : Souvenirs littéraires)

Charles Floquet vu par Gambetta : « Floquet, un dindon qui a une plume de paon dans le derrière. » (Léon Daudet : Souvenirs littéraires)

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De Gaulle : «C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes le races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne.» (Charles de Gaulle : Cité par Alain Peyrefitte)

De Gaulle : «Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leur djellabas, vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très intelligents. Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se séparent de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans qui demain seront vingt millions, et après demain quarante ? Si nous faisons l'intégration, si tous les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! (in C'était de Gaulle Ed Gallimard, 2000. Propos tenus le 5 mars 1959)

de gaulle

De Gaulle : «Vous savez, cela suffit comme cela avec vos nègres. Vous me gagnez à la main, alors on ne voit plus qu'eux : il y a des nègres à l'Élysée tous les jours, vous me les faites recevoir, vous me les faites inviter à déjeuner. Je suis entouré de nègres, ici. [...] Et puis tout cela n'a aucune espèce d'intérêt ! Foutez-moi la paix avec vos nègres ; je ne veux plus en voir d'ici deux mois, vous entendez ? Plus une audience avant deux mois. Ce n'est pas tellement en raison du temps que cela me prend, bien que ce soit déjà fort ennuyeux, mais cela fait très mauvais effet à l'extérieur : on ne voit que des nègres, tous les jours, à l'Élysée. Et puis je vous assure que c'est sans intérêt. (Entretien avec Jacques Foccart 8 novembre 1968 Journal de l'Élysée, éd. Fayard, 1999, t. II, p. 427)

Goncourt (Edmond et Jules) : Les Goncourt disaient de Baudelaire qu'il était « le saint Vincent de Paul des croûtes trouvées, une mouche à merde en fait d'art » et de Flaubert : « il a le moi trop gros, trop balourd »

Goncourt

Edmond et Jules de Goncourt par Gavarni

Goncourt (Edmond et Jules) : Le Juif parle des choses sales d'une manière plus cochonne que les autres races: il a dans ses paroles, l'expression de son visage, la tombée de sa bouche, quelque chose de l'entremetteur. (Goncourt : Journal - 1889)

Goncourt (Edmond et Jules) : Civilisation La sauvagerie est nécessaire tous les quatre ou cinq cents ans, pour retremper le monde. Le monde mourrait de civilisation. Quand les estomacs sont pleins et que les hommes ne peuvent plus baiser, il leur tombe des bougres de six pieds, du Nord. Maintenant qu'il n'y a plus de sauvages, ce sont les ouvriers qui feront cet ouvrage-là dans une cinquantaine d'années. On appellera cela la Révolution sociale. (Goncourt : Journal - 1855)

Goncourt (Edmond et Jules) : Homme de lettres Eh mon Dieu ! Tout homme de lettres est à vendre. C'est simplement une question de prix et de la manière de lui offrir la pièce. S'il ne veut pas d'argent, on l'achète avec du bruit, un morceau de gloire et de ruban. Il ne faut pas non plus lui demander des choses trop énormes comme de scier la tête d'un homme avec un barreau de chaise ; quelques-uns refuseraient... (Journal des Goncourt - 1857)

Goncourt (Edmond et Jules) : Homme politique Pensée dédiée aux hommes politiques. Je pense que la manière d'être le plus utile à sa patrie, c'est de passer toute sa vie sans toucher un sou sur le budget de l'État. (Journal des Goncourt - 1882)

Goncourt (Edmond et Jules) : Baudelaire Baudelaire soupe à côté, sans cravate, le col nu, la tête rasée, en vraie toilette de guillotiné. Une seule recherche: de petites mains lavées, écurées, mégissées. La tête d'un fou, la voix nette comme une lame. Une élocution pédantesque; vise au Saint-Just et l'attrape. - Se défend, assez obstinément et avec une certaine passion rêche, d'avoir outragé les mœurs dans ses vers. (Journal des Goncourt - 1857)

Baudelaire

Charles Baudelaire

Hume (David) : Civilisation Je suis porté à considérer que les Noirs, et en général toutes les autres espèces humaines, [...] sont naturellement inférieurs aux Blancs. Il n'a jamais existé de nation civilisée autre que blanche, ni d'individu de couleur qui se soient distingués aussi bien dans le domaine de l'action que dans celui de la spéculation. (David Hume)

Kant : Les Nègres d'Afrique Les Nègres d'Afrique n'ont reçu de la nature que le goût des sornettes. [...] Le culte des fétiches, fort en honneur parmi eux, est peut-être une sorte d'idolâtrie si misérable qu'elle paraît contredire la nature humaine. Une plume d'oiseau, une corne de vache, une huître ou toute autre chose commune, sitôt qu'elle a été consacrée par quelques paroles, devient un objet de vénération invoqué dans les serments. (Kant)

Léautaud (Paul) : Enseignement L'enseignement pédagogique est fait pour les paresseux, pour les esprits sans curiosité, pour les individus qui resteraient complètement ignares si on ne leur apprenait pas quelque chose de force, pour ainsi dire. II n'y a que l'élite qui compte, et l'élite ne se constitue pas avec des diplômes. Elle tient à la nature même de certains individus, supérieurs aux autres de naissance, et qui développent cette supériorité par eux-mêmes, sans avoir besoin de l'aide d'aucuns pédagogues, gens, le plus souvent, fort bornés et fort nuisibles. (Paul Léautaud : Journal littéraire)

Louis Leprince-Ringuet : a dit de Lacan : « Qu'il soit devenu… le pape de la psychiatrie, ne m'étonne pas. Il a toujours eu le goût du canular ». (Louis Leprince-Ringuet)

Martin Luther Dans ses Propos de table, à la question : Comment faut-il baptiser un juif ? : Luther répondit qu'il convenait de remplir d'eau une grande cuve, de dépouiller le juif de ses habits, et après l'avoir revêtu d'une robe blanche, de le faire asseoir dans la cuve et de le baptiser sous l'eau. C'est ainsi, ajouta le docteur, que, pour recevoir le baptême, les anciens se présentaient en robe blanche. (…) Si un juif, dont la conversion ne me paraîtrait pas sincère, venait solliciter de moi le baptême, je le mènerai sur un pont de l'Elbe, et je le précipiterai dans le fleuve avec une pierre au cou ; car ces mécréants nous insultent, nous et notre religion. (Martin Luther : Propos de table », Livre II - Chapitre IV : La Foi)

La destinée des juifs. « En lisant que Judas s'est pendu de ses propres mains, que son ventre a éclaté et que ses boyaux ont jailli au dehors, nous devons y voir une allégorie et un mystère. Le ventre de Judas est le symbole de tout le peuple juif, appelé lui aussi à se répandre par terre, jusqu'à se qu'il n'en restât rien. La chute des boyaux du traître nous indique que la progéniture, la race et la postérité des juifs devaient jusqu'aux temps les plus reculés subir la même destinée. (Martin Luther : Propos de table », Livre III - Chapitre III : Gog et Magog )

Leur couper la langue. « Si j'étais à la place des seigneurs de **, je ferais venir ensemble tous les juifs, et je leur demanderais pourquoi ils appellent Christ un fils de putain et sainte Marie une coureuse. S'ils parvenaient à le prouver, je leur donnerais cent florins ; sinon, je leur arracherais la langue. Nous ne devons pas tolérer les juifs parmi nous ; il ne faut ni manger ni boire avec eux. (Luther, « Propos de Table », Livre III - Chapitre III : Gog et Magog)

Paul Morand raconte dans son Journal d'un Attaché d'Ambassade : Déjeuné chez Hélène avec l'abbé Mugnier, Hector de Béarn et Jean Cocteau. On parle de Victor Hugo. «Il était énorme et commun, dit Cocteau, comme tous les génies; il vulgarisa ses prédécesseurs; il vulgarisa même les poètes à venir.»

L'abbé cite cette phrase de Coulanghéon : «Victor Hugo fait le tonnerre, le canon, le bon Dieu et l'idiot.»

Anatole France a raconté à Cocteau qu'il avait connu un homme dont le grand-père, allant à l'échafaud, sous la Révolution, avait son Sophocle à la main; quand son tour de monter vint, il corna la page et monta.

«L'amiral Lacaze, dit Cocteau, m'a téléphoné pour savoir de qui est l'expression "le sourire innombrable des flots". Il pensait que c'était de Mme de Noailles. Je lui ai répondu que c'est d'Eschyle.»

L'abbé raconte qu'il alla porter l'extrême-onction, au milieu de la nuit, à Montparnasse, appelé d'urgence, à deux heures du matin, auprès d'une femme atteinte d'une péritonite foudroyante. Maison éclairée bizarrement; dans un salon, il est reçu par une dame très digne, en robe de soie. Elle le conduit vers la chambre de la mourante; sur le passage du Saint-Sacrement, toutes les pensionnaires sorties de leur chambre en chemise se mettent à genoux. C'était un bordel.

L'abbé raconte qu'un poilu, désespérant d'obtenir une permission, se résigne à un mariage par procuration; la veille de la cérémonie, il a sa «perm», accourt pour se marier en personne, mais il est trop tard, les formalités sont faites, il lui faut assister comme simple témoin à ses propres noces. (Paul Morand : Journal d'un Attaché d'Ambassade - 1917)

Abbé Mugnier (1914) : Dîner chez la baronne de Pierrebourg. Hier déjeuner chez la comtesse Jean de Castellane avec la princesse [Marthe] Bibesco. Cette dernière a traversé Vienne qui est  «gaie », qui est la ville de la valse lente et où l'on voit les soldats mendier. La princesse nous racontait le massacre des Russes, dans les lacs mazuriens. Soixante mille Russes se sont aventurés dans ces lacs qui sont en apparence de prairies couvertes de fleurs, où ils se sont enlisés. D'où cris épouvantables. Les Allemands ont essayé de les secourir mais en vain. Alors, ils les ont fauchés avec les mitrailleuses. Et au bout de quelque temps, là où l'on entendait tant de cris, ce fut le silence.  «C'est de l'Edgar Poe », disait Marthe. (Journal de l'Abbé Mugnier - 1917)

Jean Cocteau

Jean Cocteau

Anna de Noailles : Dîner chez la baronne de Pierrebourg. Dîné, hier soir, avenue du Bois de Boulogne, chez la baronne de Pierrebourg, avec Paul Hervieu, la princesse Marie Murat, Cocteau et sa mère, Ferdinand Bac, Paléologue, de retour de Russie et la comtesse de Noailles.
La comtesse de Noailles était vêtue d'un sac de bonbons du Jour de l'An, comme disait Cocteau et coiffée de plumes montantes et descendantes qui allaient et venaient au gré de sa tête mobile. Elle n'a pas cessé de parler à table, avec une continuité et une rapidité qui ne me permettaient pas de la suivre et de la goûter. C'est trop. Cela manque de goût, d'art. Elle articulait pour elle. Il s'agissait de la politique, du changement de ministère, etc.
Elle est pour l'impôt sur le revenu et s'étonne de l'opposition que font les conservateurs au nouvel ordre des choses que représente le cabinet Viviani. Elle interpellait Paléologue qui d'ailleurs était mis par elle dans l'impossibilité de dire un mot.
Quand je suis parti, longtemps après, elle m'a dit :  «Vous m'avez lâché, vous m'avez laissé patauger dans la pitié. » Cocteau, mon voisin était triste. Il a une souffrance au cœur. Un autre a pris la place de ses viscères, disait-il. Il disait que la politique, pour Madame de Noailles, c'est le reflet de la pourpre d'Antoine ». Il ajoutait :Ê« Elle joue à la marelle avec une pierre de l'Acropole. »
(Journal de l'Abbé Mugnier - 1917)

Opium : La chasse aux opiomanes Si j'ai cessé de fumer l'opium ce n'est pas que je le dédaigne. C'est qu'il me dédaigne et ne trouve pas les Européens dignes de lui. L'Occident respecte l'alcool et insulte l'opium, ce prodigieux cadeau de la nature.
La chasse aux opiomanes est crapuleuse. Dubois [préfet de police] qui l'admet est crapuleux. L'opium a fait la grandeur et la noblesse de la Chine. Tout ce qu'on en raconte est grotesque. Ce ne sont pas les tableaux comme on le prétend qui entendent le plus de sottises, ce sont les fumeurs. Il n'existe pas un médecin sérieux qui ne sache que l'opium est le seul remède efficace contre le déséquilibre des nerfs. L'opium est une drogue évangélique. Il transcende notre pauvre machine. La crainte seule du moindre contact avec l'écœurante imbécillité de la police et de ses chefs m'aurait fait sacrifier ce qui apporte un remède à la plupart de mes maux.
(Jean Cocteau : Le Passé défini - 1957)

Proust (Marcel) : Un peu de Proust à table Déjeuner chez Bernard Grasset avec Chardonne, les Tharaud, la princesse Bibesco, Daniel Halévy.

Ce dernier nous révèle qu'il a écrit un roman en collaboration avec Marcel Proust et Fernand Gregh, au temps de leur jeunesse : un roman par correspondance ! Gregh, qui se prenait déjà pour Victor Hugo, était le poète, Proust la femme, et Halévy un prêtre, le confesseur.

- Le roman tourna court, car la femme un beau jour, se déclara excédée de la sévérité du confesseur.

Je n'aime pas beaucoup conter cette histoire, achève Halévy, car j'y suis ridicule et cela fait me souvenir que nous trouvions alors Proust complètement dénué de talent, d'une prétention littéraire insupportable; nous étions tous persuadés qu'il ferait une carrière d'homme du monde, un point c'est tout.

Là-dessus Jean Tharaud, qui ne comprend pas pourquoi on fait à Proust une place si grande, raconte cette ravissante petite histoire.

- Proust désirait que la Nouvelle Revue Française publiât une étude sur son œuvre, car il n'était pas satisfait de ce qu'il y avait déjà lu, pourtant fort élogieux; après réflexion, il se dit que pour que cette étude fût exacte et complète, la meilleure façon, c'était de l'écrire lui-même. Ce qu'il fit, puis il demanda à un de nos amis de mettre au bas sa signature et de porter l'article à Jacques Rivière.

«C'est bien superficiel, lui opposa le directeur de la NRF, vous n'avez pas vu l'essentiel. Proust serait furieux de se voir traité de cette façon.» (Maurice Martin du Gard : Les Mémorables - 1928)

George Sand : (Elle en a pris plein la gueule…!) « Je ne puis penser à cette stupide créature sans un certain frémissement d'horreur », lançait le gentil Baudelaire ; « George Sand est la vache bretonne de la littérature » persiflait Jules Renard, tandis que Flaubert ironisait : « Comme femme elle inspire le dégoût, comme homme il donne l'envie de rire ».

Schopenhauer : La dame européenne La dame européenne est une sorte d'être qui ne devrait pas exister. Il ne devrait y avoir au monde que des femmes d'intérieur, appliquées au ménage, et des jeunes filles aspirant à le devenir, et que l'on formerait non à l'arrogance, mais au travail et à la soumission. (Schopenhauer)

schopenhauer

Schopenhauer

Tristan Bernard : Autour d'une bonne table… « Ah ! un homme merveilleux qui ne connaissait pas la jalousie, c'est Tristan Bernard, disait Sacha Guitry. Je me souviens, avant 1939, de l'avoir rencontré à un important déjeuner chez un "bas bleu". Elle donnait la parole aux uns et aux autres, selon son bon plaisir.

Tristan lève la main ; elle lui répond : - Pas tout de suite, plus tard !

À la fin du repas, elle se souvient de sa demande : - Monsieur Tristan Bernard, à vous de parler !

Alors il balbutie : - Je voulais redemander du premier plat ! »

« Une autre fois, je vais avec lui chez Maxim's. Le maître d'hôtel le salue avec empressement, il nous choisit une table très bien placée. Il prend notre commande, nous nous mettons d'accord pour une petite marmite, un consommé délicieux, puis ensuite un homard à l'armoricaine.

« De loin, Tristan voit arriver le fameux consommé ; ses yeux pétillent de malice ; alors qu'il est encore à distance de nous, il fait un signe de refus. Le manège se reproduit au moins trois fois, et c'est toujours de loin qu'il renvoie le consommé. Enfin, le maître d'hôtel vient demander respectueusement pourquoi le célèbre humoriste refuse la petite marmite, et surtout de si loin. Alors Tristan de répondre :

- Tant que le garçon y mettra le pouce, il ne sera pas assez chaud pour ma consommation ! »

« Une autre fois, j'invite le couple Tristan chez Prunier. C'est toujours le homard à l'armoricaine qu'il aime particulièrement. On nous apporte un très beau crustacé, mais Tristan, qui a bon œil, s'apprête encore à refuser le plat. Le maître d'hôtel vient s'enquérir des raisons de Tristan.

- Tout simplement parce qu'il lui manque une patte !
- Mais vous savez, maître, que ces animaux-là sont très batailleurs : il se sera battu avec un de ses congénères !

- Alors, dans ces conditions, apportez-moi le vainqueur, qui aura la patte du vaincu ! »

Valéry : Le Philosophe Le philosophe n'en sait réellement pas plus que sa cuisinière; si ce n'est en matière de cuisine, où elle s'entend réellement (en général) mieux que lui. Mais la cuisinière; (en général) ne se pose pas de questions universelles. Ce sont donc les "questions" qui font le philosophe. Quant aux réponses... Par malheur, il y a dans chaque philosophe un mauvais génie qui répond, et répond à tout ! (Paul Valéry)

Valéry  : Le Philosophe Il est presque privé de sens de dire, comme on le dit souvent, que chacun fait de la philosophie sans le savoir, puisque l'homme même qui s'y livre sciemment ne sait expliquer exactement ce qu'il fait. (Paul Valéry)

Valery

Paul Valéry

 
SOURCES  :
Le bêtisier des philosophes de Jean-Jacques Barrère et Christian Roche (Le Seuil)
Henry Dauberville : Sacha Guitry
>Georges Duclair : Formules assassines

 


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