C'est le printemps viens-t'en
Pâquette
Te promener au bois joli
Les poules dans la cour caquètent
L'aube au ciel fait de roses
plis
L'amour chemine à ta
conquête
Mars et Vénus sont revenus
Ils s'embrassent à bouches
folles
Devant des sites ingénus
Où sous les roses qui
feuillolent
De beaux dieux roses dansent
nus
Viens ma tendresse est la régente
De la floraison qui paraît
La nature est belle et touchante
Pan sifflote dans la forêt
Les grenouilles humides chantent
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Beaucoup de ces dieux ont péri
C'est sur eux que pleurent les
saules
Le grand Pan l'amour Jésus-Christ
Sont bien morts et les chats
miaulent
Dans la cour je pleure à
Paris
Moi qui sais des lais pour les
reines
Les complaintes de mes années
Des hymnes d'esclave aux murènes
La romance du mal-aimé
Et des chansons pour les sirènes
L'amour est mort j'en suis tremblant
J'adore de belles idoles
Les souvenirs lui ressemblant
Comme la femme de Mausole
Je reste fidèle et dolent
Je suis fidèle comme un
dogue
Au maître le lierre au
tronc
Et les cosaques Zaporogues
Ivrognes pieux et larrons
Aux steppes et au décalogue
Portez comme un joug le Croissant
Qu'interrogent les astrologues
Je suis le Sultan tout-puissant
O mes Cosaques Zaporogues
Votre Seigneur éblouissant
Devenez mes sujets fidèles
Leur avait écrit le Sultan
Ils rirent à cette nouvelle
Et répondirent à
l'instant
A la lueur d'une chandelle
Réponse des cosaques zaporogues
au Sultan de Constantinople
Plus criminel que Barrabas
Cornu comme les mauvais anges
Quel Belzébuth es-tu
là-bas
Nourri d'immondices et de fange
Nous n'irons pas à tes
sabbats
Poisson pourri de Salonique
Long collier de sommeils affreux
D'yeux arrachés à
coups de pique
Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique
Bourreau de Podolie Amant
Des plaies des ulcères
des croûtes
Groin de cochon cul de jument
Tes richesses garde-les toutes
Pour payer tes médicaments
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Voie lactée ô soeur
lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons-nous
d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses
Regrets des yeux de la putain
Et belle comme une panthère
Amour vos baisers florentins
Avaient une saveur amère
Qui a rebuté nos destins
Ses regards laissaient une traîne
D'étoiles dans les soirs
tremblants
Dans ses yeux nageaient les
sirènes
Et nos baisers mordus sanglants
Faisaient pleurer nos fées
marraines
Mais en vérité
je l'attends
Avec mon coeur avec mon âme
Et sur le pont des Reviens-t'en
Si jamais revient cette femme
Je lui dirai Je suis content
Mon coeur et ma tête se
vident
Tout le ciel s'écoule
par eux
O mes tonneaux de Danaïdes
Comment faire pour être
heureux
Comme un petit enfant candide
Je ne veux jamais l'oublier
Ma colombe ma blanche rade
O marguerite exfoliée
Mon île au loin ma Désirade
Ma rose mon giroflier
Les satyres et les pyraustes
Les Égypans les feux
follets
Et les destins damnés
ou faustes
La corde au cou comme à
Calais
Sur ma douleur quel holocauste
Douleur qui doubles les destins
La licorne et le capricorne
Mon âme et mon corps incertain
Te fuient ô bûchers
divins qu'ornent
Des astres des fleurs du matin
Malheur dieu pâle aux yeux
d'ivoire
Tes prêtres fous t'ont-ils
paré
Tes victimes en robe noire
Ont-elles vainement pleuré
Malheur dieu qu'il ne faut pas
croire
Et toi qui me suis en rempant
Dieu de mes dieux morts en automne
Tu mesures combien d'empans
J'ai droit que la terre me donne
O mon ombre ô mon vieux
serpent
Au soleil parce que tu l'aimes
Je t'ai menée souviens-t'en
bien
Ténébreuse épouse
que j'aime
Tu es à moi en n'étant
rien
O mon ombre en deuil de moi-même
L'hiver est mort tout enneigé
On a brûlé les
ruches blanches
Dans les jardins et les vergers
Les oiseaux chantent sur les
branches
Le printemps clair l'avril léger
Mort d'immortels argyraspides
La neige aux boucliers d'argent
Fuit les dendrophores livides
Du printemps cher aux pauvres
gens
Qui resourient les yeux humides
Et moi j'ai le coeur aussi gros
Qu'un cul de dame damascène
O mon amour je t'aimais trop
Et maintenant j'ai trop de peine
Les sept épées
hors du fourreau
Sept épées de mélancolie
Sans morfil ô claires
douleurs
Sont dans mon coeur et la folie
Veut raisonner pour mon malheur
Comment voulez-vous que j'oublie
Les sept épées
La première est toute
d'argent
Et son nom tremblant c'est Pâline
Sa lame un ciel d'hiver neigeant
Son destin sanglant gibeline
Vulcain mourut en la forgeant
La seconde nommée Noubosse
Est un bel arc-en-ciel joyeux
Les dieux s'en servent à
leurs noces
Elle a tué trente Bé-Rieux
Et fut douée par Carabosse
La troisième bleu féminin
N'en est pas moins un chibriape
Appelé Lul de Faltenin
Et que porte sur une nappe.
L'Hermès Ernest devenu
nain
La quatrième Malourène
Est un fleuve vert et doré
C'est le soir quand les riveraines
Y baignent leurs corps adorés
Et des chants de rameurs s'y
traînent
La cinquième Sainte-Fabeau.
C'est la plus belle des quenouilles
C'est un cyprès sur un
tombeau
Où les quatre vents s'agenouillent
Et chaque nuit c'est un flambeau
La sixième métal
de gloire
C'est l'ami aux si douces mains
Dont chaque matin nous sépare
Adieu voilà votre chemin
Les coqs s'épuisaient
en fanfares
Et la septième s'exténue
Une femme une rose morte
Merci que le dernier venu
Sur mon amour ferme la porte
Je ne vous ai jamais connue
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Voie lactée ô soeur
lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons-nous
d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses
Les démons du hasard selon
Le chant du firmament nous mènent
A sons perdus leurs violons
Font danser notre race humaine
Sur la descente à reculons
Destins destins impénétrables
Rois secoués par la folie
Et ces grelottantes étoiles
De fausses femmes dans vos lits
Aux déserts que l'histoire
accable
Luitpold le vieux prince régent
Tuteur de deux royautés
folles
Sanglote-t-il en y songeant
Quand vacillent les lucioles
Mouches dorées de la
Saint-Jean
Près d'un château
sans châtelaine
La barque aux barcarois chantants
Sur un lac blanc et sous l'haleine
Des vents qui tremblent au printemps
Voguait cygne mourant sirène
Un jour le roi dans l'eau d'argent
Se noya puis la bouche ouverte
Il s'en revint en surnageant
Sur la rive dormir inerte
Face tournée au ciel
changeant
Juin ton soleil ardente lyre
Brûle mes doigts endoloris
Triste et mélodieux délire
J'erre à travers mon
beau Paris
Sans avoir le cìur d'y mourir
Les dimanches s'y éternisent
Et les orgues de Barbarie
Y sanglotent dans les cours
grises
Les fleurs aux balcons de Paris
Penchent comme la tour de Pise
Soirs de Paris ivres du gin
Flambant de l'électricité
Les tramways feux verts sur
l'échine
Musiquent au long des portées
De rails leur folie de machines
Les cafés gonflés
de fumée
Crient tout l'amour de leurs
tziganes
De tous leurs siphons enrhumés
De leurs garçons vêtus
d'un pagne
Vers toi toi que j'ai tant aimée
Moi qui sais des lais pour les
reines
Les complaintes de mes années
Des hymnes d'esclave aux murènes
La romance du mal aimé
Et des chansons pour les sirènes