Cet insaisissable ludion, cet exubérant feu follet, ce pétillant farfadet, ce prodigieux conteur c'est Zébulon en personne, dansant joyeusement, des étoiles plein les yeux. C'est un intarissable semeur de mots, un époustouflant créateur d'images.Il chérit le cinéma et ses acteurs comme un amant aime sa maîtresse, il raffole de tout ce qui joue et qui chante, de tout ce qui vit comme lui à cent à l'heure.
Né en 1948 à Aubagne il est fier de la chance qui l'a fait naître enfant de la Provence, en ce haut lieu enchanteur, pour lui magique. D'autant plus que pour ce futur écrivain, cette cité nichée au pied du Garlaban est aussi le berceau natal de Marcel Pagnol dont il sera bien plus tard le biographe officiel et familial.
Partout où il va, il emporte cette gaieté méridionale, cet accent chantant, ce rire parfumé de thym et de lavande.
Il adore les mots, il aime les images, l'action, le vin rosé. Il est passionné par le cinéma, subjugué, par les acteurs. Il parle d'eux avec gentillesse et gourmandise, il en rêve et entraîne ses lecteurs dans son rêve.
Il a connu la plupart de ceux dont il parle, il les a suivis sur les lieux de tournage, les a observés sur la scène depuis la salle ou les coulisses, a souvent été reçu chez eux, dans l'intimité de leur famille.
À travers les dizaines de livres et les centaines d'articles publiés chez les plus grands éditeurs et dans les meilleurs journaux, Jean-Jacques Jelot-Blanc a composé un magnifique bouquet de faits, d'anecdotes, de souvenirs à leur gloire.
Petits et grands, il les traite toujours avec amour, avec respect, avec admiration. Il aime jusqu'aux travers de leur caractère, considérant qu'un artiste doit piquer de roboratives colères, témoigner de sentiments vifs, extrêmes, qu'il est dans son rôle d'élucubrer à ses moments perdus, mais que son rôle à lui, historiographe, observateur, de "voyeur" au bon sens du terme, est de magnifier leur personnalité.Ainsi notre Jean-Jacques a été tour à tour chroniqueur, cinéaste, acteur, conférencier, écrivain. Il a fait des émissions de radio, de télé, chanté avec ferveur les hauts faits de Pagnol, Bourvil, Raimu, Poiret et Serraut, Louis de Funès, Fernandel, Jacques Villeret, Alain Bashung de notre côté de l'Atlantique, puis à Hollywood où il se rendit à la rencontre de Dustin Hoffman, Elvis Presley, Harrison Ford et quelques autres, comme Homère chanta jadis la beauté d'Hélène, les prouesses d'Achille ou les aventures d'Ulysse.
Il a conté avec jubilation et panache l'épopée de cette grande époque du cinéma que nous venons de vivre, sans jamais trahir, sans enjoliver, sans bidonner, toujours exact, passionné mais juste.
Dans la préface de l'ouvrage que J.J.J.B consacre aux belles répliques de son grand-père, Vincent Fernandel rend hommage à l'écrivain :
« À Marseille, Jean-Jacques Jelot-Blanc est presque aussi célèbre que la Bonne Mère. Et encore plus savoureux qu'une vraie bouillabaisse. Histoire d'ingrédients. La dégaine de Dustin Hoffman, la gouaille d'Audiard, l'âme habitée par un sortilège pagnolesque. Un personnage dont nous seuls avons le secret de fabrication. Un des santons de cette grande crèche vivante des "Mille-roses", la maison de notre famille. Tribu dont il est le fidèle ami. Donc un peu le vôtre. Un prêcheur moderne de la bonne parole méridionale. La soutane en moins. »
Bourron-Marlotte a le privilège de compter depuis des lustres Jean-Jacques Jelot-Blanc et sa famille parmi ses habitants, et de bénéficier de son regard pénétrant sur son passé prestigieux.
Il en a d'ailleurs profité pour écrire un livre sur Fontainebleau, Bourron-Marlotte et leurs environs, dans l'histoire du cinéma, des arts et des lettres.
Il nous apprend par exemple dans cet ouvrage, que Jean Gabin ou Erich von Stroheim ont été des hôtes de notre village. Pierre Mondy, Jean-Claude Brialy, Henri Tisot et même Johnny Halliday sont venus tourner dans ses rochers.Il a recueilli des centaines d'histoires, des milliers d'anecdotes savoureuses qui fourmillent dans son stylo plume. Et il est dans ses projets de nous les raconter bientôt.
Son livre sur la vie, la carrière et les secrets de l'acteur Jean Gabin va paraître prochainement chez Flammarion.
Parallèlement, il encourage et stimule Isabelle, la petite fille de Jean Nohain et de Raimu, dans la rédaction de la biographie-souvenir de Raimu qu'elle a entreprise. Ouvrage qui sera édité au Cherche-Midi dont il est depuis peu l'un des directeurs littéraires.
Comment et dans quelles circonstances Jean-Jacques Jelot-Blanc le méridional est-il venu habiter Bourron-Marlotte ?
Par le plus grand des hasards, nous dit-il, et surtout pour une raison professionnelle.
Journaliste depuis quarante ans, il a arpenté la planète entière.
Mais c'est à Bourron, non loin de là où il s'est installé, qu'il a appris que la sœur d'une des vedettes de la télévision du moment, Paul Michael Glaser alias Starsky dans la série Starsky et Hutch, demeurait dans le village où elle élève des chevaux.
Suite à leur rencontre, avenue Foch, il décida de s'établir dans cette rue même, où d'ailleurs il habita successivement dans deux maisons différentes.
Établi dans notre village, Pierre Tchernia avec lequel il a longtemps collaboré pour les fiches de "Monsieur Cinéma", lui apprend que Jean Renoir y demeura.Et ce fut là qu'avec son amie Christiane Raynaud, directrice du cinéma à Fontainebleau, il viendra inaugurer la plaque consacrée au cinéaste, qu'il croisa jadis sur le plateau des studios de télévision, vers la fin des années 60, avant que le grand cinéaste ne disparaisse.
Ces rencontres, ces grands moments d'émotion et de cinéma, Jean-Jacques Jelot-Blanc les a racontés dans une quarantaine de livres. Il envisage de rassembler ses innombrables souvenirs dans une sorte d'autobiographie pour laquelle il travaille lorsque sa vie hyperactive lui en laisse le loisir.
