Philocrite

LE MONDE DÉLICIEUX OÙ NOUS VIVONS

Russell
Bertrand Russell

 
Témoignage
Le Katanga est d'une richesse incroyable en minéraux précieux, particulièrement en cobalt. Or le cobalt serait nécessaire pour la bombe de l'apocalypse.

Quand le Congo est devenu indépendant, les puissances occidentales, notamment les États-Unis et la Belgique firent un effort caractérisé afin de préserver pour l'Occident les ressources du Katanga.

Lumumba, que le Congo s'était choisi comme premier ministre, fut assassiné et Tschombé, sous la pression de l'Occident lui succéda comme chef du pays tout entier.

Le pays s'insurgea contre cette décision, mais les Américains et les Belges envoyèrent une expédition militaire pour imposer leur volonté par la force.

Cette expédition, la Grande-Bretagne sous le gouvernement travailliste l'a soutenue, lui permettant d'utiliser l'île d'Ascension comme une base convenable à partir de laquelle elle pût envahir le continent.

La conséquence est qu'il se livre une guerre de dévastation d'un bout à l'autre du Congo. Selon toute vraisemblance elle va dégénérer en une guérilla qui se prolongera sans assurer le victoire à l'Occident.

Peut-être un extrait des écrits d'un des mercenaires qui combattent au Congo dans le camp occidental fera-t-il comprendre à quelle sorte de guerre nous sommes en train de donner notre appui. Je le cite d'après News of the World du 22 novembre 1964 :

Mercenaires
Mercenaires au Katanga
« Sur la route qui mène à Stanleyville, un de nos véhicules est tombé en panne. Nous en avons retiré notre équipement et nous nous sommes dissimulés dans la brousse.

À la fin de l'après-midi nous sommes retournés à notre véhicule et l'avons trouvé complètement détruit (…)

« Le jeune lieutenant anglais était furieux.

« Nous allons donner à ces salauds une leçon dont ils se souviendront. » Sur quoi il nous donna l'ordre de nous rendre sur-le-champ au village le plus proche et de nous en emparer.

« Ce n'était pas un ordre inhabituel. Nous nous étions déjà, me semblait-il, emparés de plusieurs villages innocents, habités par de paisibles paysans qui ne désiraient pas prendre la moindre part à cette guerre, tout le long de la piste qui commence là-bas dans le sud.

« Nous surgissions à l'improviste, ouvrions le feu sans avertissement, parcourions rapidement l'agglomération, brûlant jusqu'à ras de terre chacune de ces pauvres huttes ou cabanes sans nous inquiéter de ce qui pouvait se trouver à l'intérieur. Le but était de propager l'idée de notre détermination implacable, de terroriser tout un secteur, de donner aux rebelles un exemple de ce que nous étions capables de faire. (…)

Massacre
« Il paraissait presque certain que ces villageois ignoraient complètement les activités des rebelles. Je me demandais même s'ils savaient que notre camion avait été détruit.

« Nous arrivâmes juste avant le crépuscule. Des femmes qui ne soupçonnaient rien passaient, affairées, portant de l'eau et vaquant aux dernières occupations ménagères du jour. Des enfants jouaient dans la poussière, riant et s'interpellant mutuellement.

« Nous fîmes une pose de quelques minutes, et puis vint l'ordre de tirer. Il se fit un grand crépitement de mitrailleuse et de ces affreux nouveaux fusils belges qu'on nous avait remis. Des femmes tombaient en hurlant. Les petits enfants restaient pétrifiés de terreur, ou bien on les voyait rouler atrocement sur eux-mêmes, criblés de balles.

« Alors, comme d'habitude, nous nous élançâmes à travers le village, tirant, sans cesser de courir. Certains d'entre nous jetaient des bidons de pétrole sur les maisons puis y mettaient une allumette. D'autres lançaient des grenades au phosphore qui transformaient aussitôt les êtres humains en torches embrasées d'un feu inextinguible.

« Pendant quelque temps, tandis que nous poursuivions notre course, ce fut un déchaînement de folie furieuse. Hurlements, sanglots, cris suraigus implorant pitié. Et par-dessus tout cela, les beuglements gutturaux, démentiels de ces soldats de commando parmi nous que manifestement enthousiasmait ce genre de chose.

Massacre
Massacre de villageois sans défense
« Enfin, quand nous nous éloignâmes du village, le silence relatif, les gémissements distants des blessés, de moins en moins perceptibles, l'odeur âcre de la chair grillée. »

Le récit n'est pas fini, mais je ne crois pas nécessaire d'en poursuivre la lecture pour illustrer mon point de vue. Le principal dans le règlement imposé à ces mercenaires est – de nouveau je cite – « de ne jamais faire de prisonniers sous aucun prétexte. Même si des hommes, des femmes des enfants accourent à vous », me disait-on, « même s'ils se traînent à genoux devant vous, suppliant que vous les épargniez, n'hésitez pas : tirez et tuez. »

Je n'ai guère besoin de dire que ce jeune homme fut écœuré de jouer les assassins à gages et qu'il abandonna ce métier.

Bertrand Russell
Autobiographie, p 894-896

Lire aussi : Wikipedia  Crise congolaise
Cette guerre atroce, qui se poursuit encore, a causé, dans la plus grande discrétion, plusieurs millions de morts, sans doute davantage que l'Holocauste, d'innombrables viols, des mutilés, le plus souvent abandonnés, sans que les responsables en aient été punis.

En janvier 2014, le département d'État des États-Unis reconnaît son implication dans le renversement et l'assassinat de Patrice Lumumba.

Fait-divers

kim-jong-un
Kim Jong Un
 
L'oncle de Kim-jung-un
tué par 120 chiens affamés ?
Selon la presse asiatique qui reprend un rapport chinois, le dictateur nord-coréen aurait demandé à ce que son ancien mentor, Jang Song Thaek, soit jeté en pâture à des chiens affamés.

L'information reste invérifiable. Mais vendredi, de nombreux journaux asiatiques, qui citent un rapport chinois, décrivent avec plus de détails - sordides - l'éxecution particulièrement atroce de Jang Song Thaek, l'ancien mentor et oncle par alliance de Kim Jong-Un.

Selon ce rapport, le 12 décembre dernier, Jang Song Thaek et cinq de ses bras droits auraient été déshabillés et jetés dans une cage. Avant que ne soient lâchés sur eux 120 chiens, affamés depuis trois jours, Une centaine d'officiels ainsi que Kim Jung-Un auraient assistés à ce spectacle de près d'une heure. La Corée du Nord est restée silencieuse après la publication de l'information.

Le "traître" condamné à mort par un tribunal militaire spécial
Jang Song Thaek, 67 ans, avait été qualifié de "traître" après son arrestation, une semaine avant son exécution, en pleine réunion politique. Le haut dirigeant, alors considéré comme numéro deux du régime, avait été condamné à mort par un tribunal militaire spécial.

Le chef des services secrets sud-coréens avait attribué la chute de Jang à ses tentatives de mettre la main sur les exportations de charbon. Séoul et Washington s'étaient alors inquiétés de cette purge soudaine dans le pays.

Bangladesh :
Un immeuble de 9 étages s'effondre
bangladesh

Le 24 avril 2013, un immeuble de neuf étages d'ateliers textiles surpeuplés s'est effondré à Savar, dans la banlieue de Dacca, la capitale du Bangladesh.

Des milliers d'employés ont été écrasés ou pris au piége. Devant le retard des secours, un extraordinaire élan de solidarité s'est manifesté à l'occasion de cette tragédie. Avant même que les sauveteurs officiels ou l'armée ne se risquent dans les ruines du bâtiment, des gens simples, des étudiants, des ouvriers, des femmes du voisinage courageux ont arraché aux décombres des centaines de blessés qu'ils ont soigné sur place avec des moyens de fortune.

Début mai on dénombrait plus de 900 morts et 150 personnes disparues. Global Voice
Nouvelle tragédie en Méditerranée

Lampedusa
Nouvelle tragédie en Méditerranée. Les sauveteurs italiens et maltais ont récupéré 34 corps et secouru 206 rescapés après le naufrage, vendredi, d'un bateau de migrants entre la Sicile et la Tunisie.

Pour le Premier ministre maltais Joseph Muscat, la Méditerranée risque de devenir un "cimetière" si rien n'est fait et le président du Conseil italien, Enrico Letta, a demandé que ce dossier de l'immigration clandestine soit à l'ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil européen.

Ce drame survient après le naufrage, le 3 octobre, d'un bateau de pêche au large de Lampedusa. Le navire transportait plus de 500 réfugiés, en majorité érythréens, et seuls 155 d'entre eux ont survécu. 339 corps ont été retrouvés à ce jour.

Vendredi, le bateau en détresse a été repéré par un avion de l'armée maltaise à 110 km au sud des côtes siciliennes. Selon la presse italienne, il a chaviré lorsque les passagers paniqués se sont agités pour appeler à l'aide.

Quelque 235 clandestins, dont des enfants, qui tentaient de gagner l'Europe à bord de deux autres bateaux ont par ailleurs été secourus samedi à 130 km au sud de Lampedusa.

Plus de 2,6 millards de personnes
n'ont pas accès aux toilettes

Rembrandt
Des centaines de millions de personnes à travers le monde n'ont pas accès aux toilettes. Le plus alarmant est que le nombre d'exclus va croître dans les années à venir en dépit des engagements pris depuis des décennies au cours d'innombrables parlotes internationales.

« L'accès à des installations sanitaires propres à évacuer l'urine et les matières fécales, permettrait d'éviter la propagation de maladies, comme la diarrhée, le choléra, la dysenterie, la typhoïde ou l'hépatite A. Des millions de personnes en meurent chaque année.[…]

Lorsque les femmes n'ont pas accès à des toilettes salubres, sûres et privées, elles sont exposées à des risques et deviennent vulnérables. Et si elles ne vont pas se soulager dans la nature, elles risquent d'être harcelées.

Les femmes n'aiment pas en parler ou ont de la réticence à se plaindre. Mais le monde ne peut pas continuer à ignorer leur situation. » Nourou-Dhine Salouka

Journée mondiale des toilettes

pape
Campement sauvage à Calais
 
Le joyeux avenir qui nous attend


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