Le "Groupe de Marlotte"
Peintres paysagistes indépendants

Corot autoportrait
Camille Corot autoportrait
Ce fut vers 1820 que quelques peintres délaissant leurs sombres ateliers parisiens découvrent la forêt de Fontainebleau. Séduits par sa nature vierge, ses gens simples mais "vrais", la beauté des paysages, ils installent leur chevalet et leur ombrelle dans une clairière, et assis sur leurs tabourets de "trayeuse" ils vont peindre sur le motif.

Dans son incontournable ouvrage Les Petits Maîtres de la peinture 1820-1920, Gérald Schurr décrit plus de 10.000 œuvres et 3000 artistes qu'il considère comme le vivier des valeurs sûres de demain où l'avenir redécouvrira quelques génies méconnus.

Barbizon, qui n'était encore qu'un lieu dit dépendant de Chailly-en-Bière, attira ses premiers artistes de plein air dès le début du XIXe siècle, et suscita du même coup l'intérêt des citadins pour une campagne jusque là réputée malsaine ou dangereuse.

Corot Diaz
Corot et Diaz croqués sur leur rocher par Charles Marville en 1854
L'amélioration des routes, l'avènement du chemin de fer, les diligences et les coches d'eau plus rapides, permirent aux Parisiens d'aller respirer l'air de la campagne, privilège réservé jusque là aux châtelains chassant sur leurs terres.

Ce petit village, avec son auberge sans grand confort mais à petit prix allait devenir célèbre, de même que Samois-sur-Seine, Moret-sur-Loing, Marlotte ou Grez.

Marlotte, constitua d'ailleurs le point de rencontre privilégié des initiés, peintres souvent peu fortunés et francs buveurs, le coût de la vie y étant moins cher, le vin du crû abondant et meilleur.

Cela n'empêchait pas les plus courageux d'utiliser leurs jambes pour se déplacer de Paris à Marlotte, comme il arrivait à Auguste Renoir de le faire en deux jours, couchant en route dans le foin d'une grange hospitalière. Cf. La famille Renoir

Auguste Renoir
Auguste Renoir (autoportrait 1875)
Les premiers artistes qui se retrouvaient pour peindre dans la forêt de Fontainebleau, reçurent le surnom de "Groupe de Marlotte", nous dit Gérald Schurr. En effet, pour Caruelle d'Aligny (1798-1871), Achille-Etna Michallon (1796-1822) et son élève Jean-Baptiste Corot (1796-1875), Narcisse Díaz de la Peña (1807-1876), Antoine-Louis Barye (1795-1875), Jacques Raymond Brascassat (1804-1867, Théodore Rousseau (1812-1867), Camille Flers (1802-1868), Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860), Paul Huet (1803-1869), Honoré Daumier (1808-1879), le village proche du Loing et abrité des vents du nord jouissait d'un climat plus doux et les véritables artistes ne tenaient pas à se mêler aux faux rapins ou aux touristes qui envahissaient Barbizon chaque week-end.

Quelques auteurs allemands, anglais et scandinaves, adoptèrent eux aussi la formule "Groupe de Marlotte" pour distinguer ce cénacle de peintres novateurs, de qualité, des innombrables barbouilleurs qui allaient se confondre dans ce qu'on appellera plus tard improprement l'École de Barbizon.

Marc Schweizer
Diaz
Narcisse Díaz de la Peña
 
Antoine-Louis Barye
Jacques Raymond Brascassat
Théodore Caruelle d'Aligny
Jean-Baptiste Corot
Honoré Daumier
Alexandre-Gabriel Decamps
Narcisse Díaz de la Peña
Camille Flers
Henri Joseph Harpignies
Paul Huet
Achille-Etna Michallon
Théodore Rousseau

Hommage à Georges Brassens en chanson :

Vous entendez "les sabots d'Hélène".

 

 
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